Chaque dimanche, un financier répond à nos questions. Il donne sa lecture des marchés, offre son point de vue sur la Bourse et donne quelques conseils d'investissement. Cette semaine, Bruce Murray et David Newman, du Murray Wealth Group à Toronto.

L'ÉVÉNEMENT DE LA SEMAINE

Malgré les attaques terroristes à Paris, les marchés n'ont pas mal réagi. Ce genre d'événements a de moins en moins d'impact sur les marchés et l'économie, malgré les efforts des terroristes à vouloir créer le chaos. Dans un autre ordre d'idées, si les titres de plusieurs détaillants américains (Dick's Sporting Goods, Macy's, Nordstrom et JC Penney notamment) ont souffert depuis deux semaines pour une foule de raisons allant de la force du dollar à la température clémente, les quincailleries restent des destinations prisées par le consommateur américain comme en témoignent les résultats présentés par Home Depot et Lowes cette semaine.

L'INDICATEUR À SUIVRE

Nous suivons plusieurs indicateurs économiques bien que l'analyse fondamentale soit au coeur de notre sélection de titres. Nos recherches tiennent compte de la santé de l'économie mondiale, des échanges commerciaux dans le monde, de l'activité industrielle, du marché immobilier, de la confiance des consommateurs, du marché de l'emploi ainsi que d'autres indicateurs qui nous aide à mieux saisir ce que le futur nous réserve.

OÙ INVESTIR ?

Nous aimons des entreprises qui sont de bons pièges à souris (Apple), ont de bonnes idées (Alphabet), des marques fortes (Nike et Coca-Cola), des franchises de confiance (Walt Disney), des actifs uniques (MasterCard), une présence dominante (Microsoft) ou une science supérieure (Celgene). Un bon piège à souris veut dire avoir un avantage concurrentiel et par science supérieure, nous entendons le développement avancé de produits qui s'attaquent à des maladies graves. Par ailleurs, les titres du secteur financier devraient aussi bien progresser au fur et à mesure que les taux d'intérêt augmenteront, ce qui risque d'arriver aux États-Unis.

LE PLACEMENT À ÉVITER

Les ressources étant donné que nous croyons que la Chine pourrait connaître une situation économique semblable à celle vécue au Japon dans les années 80 et au début des années 90. Après avoir modernisé ses infrastructures, le Japon est devenu une force majeure dans les échanges commerciaux à l'échelle mondiale. La forte demande en provenance du Japon a fait augmenter le prix des matières premières. Lorsque la bulle a éclaté, les prix des ressources ont chuté. Vingt-cinq ans plus tard, la Chine ralentit maintenant son rythme de croissance et le prix des ressources s'est replié. Nous pensons que le prix des matières premières risque de demeurer sous pression encore longtemps.

CE QUI EST SOUS-ESTIMÉ

Nous sommes particulièrement enthousiastes envers le consommateur américain puisque le marché de l'emploi s'améliore et que la démographie favorise la formation de ménages. De plus, le prix du carburant est peu élevé et la force du billet vert donne un bon pouvoir d'achat aux Américains. Puisque l'économie américaine dépend beaucoup du consommateur, nous estimons que l'impact de ce dernier est sous-évalué. Par ailleurs, l'économie chinoise se transforme pour devenir davantage une économie de consommation, comme celle des États-Unis. Cette situation favorise les titres du secteur de la consommation en Bourse. Les ventes du Black Friday, vendredi dernier, devraient nous donner une meilleure idée de l'état d'esprit du consommateur américain.

LES EXPERTS DE LA SEMAINE

Bruce Murray est PDG et chef des investissements du Murray Wealth Group. David Newman est gestionnaire de portefeuille et responsable de la recherche au sein de la firme. Avant de fonder le Murray Wealth Group plus tôt cette année, Bruce Murray a passé 25 ans chez McLean Budden. Avant de se joindre au Murray Wealth Group, David Newman a passé les 25 dernières années dans la fonction d'analyste chez Cormark Securities, à la Financière Banque Nationale et chez Merrill Lynch. Murray Wealth Group a officiellement commencé ses activités en juillet et son actif sous gestion s'élève présentement à environ 100 millions de dollars.