La rubrique « Note de marché » fait parler les chiffres de la Bourse en braquant les projecteurs sur des données en particulier. À quelques semaines de la fin d'année, nous avons pensé jeter un coup d'oeil sur la performance boursière des géants de Québec inc. depuis le début de 2015.

Avec un rendement boursier d'environ 50 % jusqu'ici cette année, le détaillant montréalais Dollarama [[|ticker sym='T.DOL'|]] et le spécialiste des traverses de chemin de fer et des poteaux de téléphone Stella-Jones [[|ticker sym='T.SJ'|]] trônent au sommet du classement des plus importantes entreprises du Québec, c'est-à-dire celles dont la capitalisation boursière s'élève à au moins 2 milliards de dollars. Vingt-huit entreprises québécoises ont une telle valeur en Bourse.À l'inverse, le colosse de la province qui connaît la moins bonne année en Bourse est Bombardier. La chute de près de 70 % de l'action depuis le début de l'année illustre les appréhensions des investisseurs face à la C Series. L'entreprise développe le plus gros avion qu'elle n'a encore jamais fabriqué et fait face à d'importants dépassements de coûts. Québec est venu à la rescousse de Bombardier à la fin octobre et le fédéral est lui aussi sollicité pour aider l'entreprise.

Sans surprise, en raison des événements des derniers mois, Valeant est l'autre grande déception boursière québécoise de 2015. Le repli du titre s'élève à environ 40 % depuis le 1erjanvier. Le siège social de la pharmaceutique est officiellement à Laval, mais le PDG travaille à partir du siège social américain de Bridgewater, au New Jersey. La direction de Valeant a encore une fois tenté de se défendre cette semaine contre les diverses allégations exprimées à son égard.

Jean Coutu cause la déception également avec un recul de plus de 30 % en 2015. L'impact potentiel des nouvelles règles que Québec veut imposer aux pharmacies de la province en lien avec les allocations professionnelles versées par les fabricants de médicaments génériques agit comme nuage au-dessus du titre. Jean Coutu a fait savoir que ces modifications nuiraient à sa filiale de médicaments génériques Pro Doc et aux résultats financiers du groupe.

Une autre entreprise qui connaît un important revers de fortune cette année est Amaya. Les investisseurs ont retranché près de 2,5 milliards de dollars de capitalisation boursière en deux jours cette semaine à cette société de Pointe-Claire. En début de semaine, la direction a révisé ses attentes pour l'exercice en dévoilant des résultats trimestriels inférieurs aux prévisions des analystes. C'est un rappel que les choses peuvent rapidement changer sur les marchés. Amaya avait été l'étoile boursière du Québec l'an passé après avoir annoncé l'acquisition du site PokerStars pour environ 5 milliards de dollars américains.

D'AUTRES PREMIERS DE CLASSE

Le cabinet de génie-conseil WSP, autrefois appelé Genivar, et le brasseur Molson affichent eux aussi des rendements plus qu'intéressants cette année. Les actions de ces deux entreprises sont en hausse de près de 40 % jusqu'ici en 2015. Dans les deux cas, les acquisitions contribuent à stimuler la croissance et l'appétit des investisseurs.

Et même si elles ont une valeur boursière inférieure à 2 milliards, le rendement boursier généré cette année par Uni-Sélect (1,3 milliard de capitalisation) et Cascades (environ 1 milliard de capitalisation boursière) est à souligner. L'action du fournisseur de pièces automobiles a doublé de valeur dans la foulée de l'annonce de la vente de ses activités américaines en janvier. Le titre de la papetière de Kingsey Falls montre de son côté une appréciation de 50 % en 2015. Le repositionnement amorcé par Cascades l'an dernier semble fonctionner. La direction a décidé de délaisser le papier fin et la fabrication et la transformation de carton plat pour miser sur le papier tissu, les emballages (carton-caisses notamment) de même que sur la récupération.