Un enfant coûte à ses parents de 3000 à 13 000 $ par an, selon différentes études publiées ces dernières années, en fonction du revenu des ménages et du lieu de résidence. Pas étonnant, donc, que les couples n'ayant pas prévu le coup trouvent parfois la facture salée ; même si, bien sûr, un enfant n'a pas de prix...

>>> En vidéo : pas facile de changer ses habitudes

Marie-Ève et son conjoint (En apprendre davantage sur ce cas >>) doivent tenir compte des dépenses reliées à leur nouveau bébé dans le réaménagement de leur budget familial. Voici les éléments à prendre en considération.

COMBIEN COÛTE RÉELLEMENT UN ENFANT ?

Les réponses varient selon les études. Certaines ne tiennent pas compte de tous les facteurs, comme la diminution de salaire d'un des parents pendant le congé parental et les frais de garde, différents selon l'endroit et le type de service. D'autres ne calculent que les besoins de base, sans tenir compte du coût des activités, sorties et autres loisirs. En voici un aperçu : 

- DE 3000 À 4500 $

Estimation provenant d'une étude dévoilée en août 2013 par l'Institut Fraser, selon l'âge des enfants, si on ne calcule que les besoins essentiels, sans tenir compte des frais de garde et de la baisse de revenu pendant un congé parental.

- DE 7500 À 10 000 $

Estimation du Conseil de la famille et de l'enfance, qui a fait une compilation de diverses études et a retenu les plus rigoureuses.

- 8100 $

Selon le ministère de la Justice du Québec, pour un parent ayant un revenu disponible de 60 000 à 62 000 $, (tables de fixation des pensions alimentaires).

- 12 500 $

Moyenne selon une enquête du magazine canadien MoneySense, publiée en 2012

- 16 À 24 %

Proportion de son revenu qu'un ménage dépense pour son premier enfant, selon Pierre Lefebvre, professeur en sciences économiques à l'UQAM, qui a fait un survol de plusieurs études. Plus le salaire augmente, plus on dépense pour son rejeton.

COMMENT PEUT-ON DIMINUER LA NOTE ?

En voyant tout ce que leur proposent les magasins de fournitures pour bébés, les futurs parents peuvent penser qu'ils ne peuvent accueillir dignement leur rejeton sans une foule d'équipements et de gadgets coûteux. En fait, il est tout à fait possible de s'en tirer sans se ruiner.

Pour aussi peu que 1000 $ pour la première année, comme l'a fait Anne-Marie Millaire, à l'arrivée de son premier bébé. Il suffit de mettre à profit son réseau pour récupérer les équipements et vêtements dont d'autres familles n'ont plus besoin et d'acheter des produits d'occasion pour faire d'importantes économies, recommande Mme Millaire, conseillère budgétaire, qui a contribué au guide Un bébé à bas prix à l'époque où elle travaillait à l'ACEF de l'Est de Montréal.

Elle suggère d'emprunter des équipements à d'autres parents avant d'acheter, pour vérifier si on s'en servira vraiment ; comme un porte-bébé, par exemple, qui ne convient pas à tous les nouveau-nés, ni à tous les parents. Les jouets peuvent être achetés avec d'autres familles et partagés, deux fois par mois. « En plus, ça fait de la nouveauté. De toute façon, les bébés préfèrent souvent jouer avec des plats et des bouteilles de plastique plutôt qu'avec des jouets sophistiqués », remarque-t-elle.

COMMENT PRÉPARE-T-ON SON BUDGET À L'AGRANDISSEMENT DE LA FAMILLE ?

« Il faut calculer la baisse du revenu à prévoir pendant le congé parental. Heureusement, les prestations gouvernementales de soutien aux enfants peuvent combler une partie du manque à gagner dans les premiers mois », souligne Anne-Marie Millaire.

Pour avoir une idée du montant de prestations parentales et de soutien aux enfants que vous recevrez, consultez les sites du Régime québécois d'assurance parentale (RQAP), de la Régie des rentes du Québec (RRQ) et de Service Canada.

D'AUTRES PISTES 

• Révisez vos priorités financières

Par exemple, vous réduirez peut-être vos dépenses de voyages, sorties, restaurants, vêtements, etc.

• Payez vos dettes avant l'arrivée de bébé

Ce qui veut sans doute dire une réduction des dépenses AVANT la naissance, pour dégager une marge de manoeuvre suffisante pour le remboursement.

• Discutez avec votre conjoint d'un ajustement dans le partage des dépenses communes, pour tenir compte de la baisse de revenu pour le parent en congé parental.

• Prévoyez le versement d'un montant dans un REER de conjoint pour le parent qui s'absente du travail pour s'occuper de l'enfant.

• Si vous n'êtes pas mariés, signez un contrat de vie commune pour préciser les modalités de votre entente et les obligations de chacun.

• Faites un testament ou actualisez-le, surtout si vous êtes conjoints de fait.

Sources : Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC), Les bons comptes font les bons couples, Lison Chèvrefils et Denise Archambault