L'offre de fonds négociés en Bourse (FNB) continue de croître au Canada, avec 17 nouveaux produits lancés pendant l'été, et 21 à venir prochainement. On trouve maintenant de ces fonds à toutes les sauces, par pays, ressources ou industries, et même des mixtures étranges comme les banques européennes.

Les FNB sont des titres qui peuvent être achetés ou vendus en Bourse, à tout moment durant une séance, comme n'importe quelle autre action. Ils se distinguent principalement des fonds communs par leur gestion plus ou moins passive d'où des frais de gestion très bas. Les investisseurs apprécient particulièrement les FNB à revenus, comme les fonds alignés sur un panier de valeurs obligataires, des valeurs refuge.

Le groupe indépendant First Asset a notamment mis en marché ces derniers mois quatre fonds spécialisés gérés activement. Le fonds inscrit en Bourse sous le symbole FDV mise sur les titres canadiens à fort dividende, le FRF se spécialise dans les sociétés du secteur immobilier ou offrant des services relatifs à l'immobilier au Canada, le FHB ouvre l'accès aux capitaux des banques européennes et le FLI focalise sur le secteur de l'assurance-vie au Canada et aux États-Unis.

Ces fonds ont des frais de gestion plus élevés que la moyenne des FNB en raison de l'expertise impliquée pour l'assemblage des titres en portefeuille. Le fonds de dividende est d'ailleurs l'oeuvre de Manash Goswami, reconnu comme l'un des meilleurs gestionnaires canadiens de portefeuille en 2013, tandis que le fonds immobilier est dirigé par Lee Goldman, qui gère aussi l'une des meilleures fiducies de revenus, souligne Daniel Straus, expert en FNB pour la Financière Banque Nationale.

OUVERT SUR LE MONDE

Vanguard Canada, réputée pour ses fonds peu coûteux, ouvre pour sa part de nouveaux horizons géographiques aux investisseurs canadiens. Son fonds All-Word ex Canada, est en fait un amalgame de quatre fonds réunissant 2900 titres dans 44 pays excluant le Canada. Les États-Unis comptent pour la moitié du portefeuille, l'Europe pour le quart, la région du Pacifique, 15 %, et les économies émergentes, 10 %.

La société de placement de Malvern en Pennsylvanie qui a créé le premier fonds indiciel pour les particuliers, en 1976, vient aussi de mettre en marché au Canada un fonds calquant l'indice FTSE pour la région Asie-Pacifique et un autre basé sur le FTSE pour l'Europe, un marché en reprise depuis la correction de la fin juillet début août.

La firme Horizons, qui détient 6 % du marché canadien des FNB, apporte aussi sa part de nouveauté avec un fonds axé sur les grandes sociétés pétrolières et gazières intégrées au Canada. Ces titres ont l'avantage de distribuer des dividendes et sont moins corrélés au prix de la ressource que les producteurs d'énergie, note Daniel Straus. Incidemment, le fonds Horizons basé sur le S & P/TSX 60, un classique avec ses frais de seulement 0,05 %, a fêté son quatrième anniversaire il y a huit jours.

On remarque aussi un nouveau fonds axé sur les titres obligataires canadiens à court terme de première qualité, chez iShares. Le groupe torontois BlackRock, présent dans le paysage canadien des FNB depuis les premiers jours, avait déjà un fonds iShares d'obligations à long terme ne retenant que les titres de grade « A » ou plus.

ENCORE DU NOUVEAU

L'Équipe de recherche sur les FNB de la Nationale a par ailleurs recensé 21 nouveaux fonds pour lesquels des prospectus d'émission ont déjà été déposés. First Asset concocte notamment des fonds axés sur la gestion « momentum », qui consiste à surfer sur la vague en investissant dans les titres gagnants des derniers mois, et d'autres sur l'approche « valeur », une stratégie plus conservatrice qui cherche à investir dans des titres sous-évalués par rapport à la valeur intrinsèque de l'entreprise. Bien des investisseurs devraient pouvoir y trouver leur compte.

Marché en croissance

Les premiers fonds négociés en Bourse sont arrivés dans le marché canadien au début des années 2000 seulement et sont en forte croissance depuis. Les avoirs canadiens dans les FNB et les produits négociés en Bourse (PNB) atteignaient 73,9 milliards en août, selon une recherche de la firme indépendante ETFGI. Les rentrées nettes de FNB et PNB enregistrées ce mois-là étaient de 700 millions, divisées presque également entre les actions et les produits de revenu fixe. Les titres liés aux produits de base ont quant à eux enregistré des sorties nettes de 5,5 millions.