Le courtage à escompte existe maintenant depuis plus de 30 ans. Mais plus que jamais, grâce à la panoplie d'outils que ces escompteurs ont mis au point sur leur plateforme internet, l'investissement autonome est accessible à tous, peu importe la taille du portefeuille.

Et sa popularité ne cesse d'augmenter. Selon une étude de la société d'information J.D. Power, le pourcentage des investisseurs autonomes au Canada, c'est-à-dire ceux qui possèdent uniquement un compte chez un courtier à escompte, est passé de 21 à 33 % en 2013.

Dominé principalement par les grandes banques, le courtage à escompte est devenu dans les faits le courtage en ligne. L'époque où les investisseurs utilisaient le téléphone pour faire un ordre d'achat ou de vente et profiter d'un rabais sur les frais de commission est en effet bien révolue. « Plus de 95 % des transactions sont maintenant faites par l'internet », indique Laurent Blanchard, directeur général de Disnat, premier courtier à escompte à voir le jour au Canada au début des années 80. Disnat est aujourd'hui une filiale à part entière du Mouvement Desjardins.

Le courtage en ligne n'est pas utilisé seulement par les investisseurs de petite et de moyenne taille. « Nous avons également d'importants clients », assure Laurent Blanchard.

Les pratiques sur les sites de courtage en ligne ont également évolué au cours des dernières années. Entre autres, on constate qu'il se fait moins de day trading, c'est-à-dire ces transactions d'achat et de vente réalisés sur une courte période de temps, voire la même journée, dans le but de générer un profit rapide. « Les investisseurs actifs font du day trading pendant quelques années, mais ils deviennent ensuite des investisseurs valeur, soit des investisseurs à plus long terme », explique M. Blanchard.

La crise financière de 2008-2009 a forcé bien des investisseurs à se questionner quant à leur façon de faire. « Ils ont compris qu'ils avaient besoin d'être mieux informés et d'avoir accès à une meilleure recherche », ajoute Nancy Paquet, présidente de Banque Nationale Courtage direct (BNCD). Les courtiers en ligne offrent sur leur site des centres éducatifs qui répondent à ces besoins.

Signe que les courtiers en ligne permettent une démocratisation du monde du placement, ce sont chez ces courtiers que l'on note le plus grand nombre d'ouvertures de compte depuis quelques années, souligne Mme Paquet.

L'offre de courtage en ligne n'est pas une offre concurrentielle au courtage de plein exercice, mais plutôt une offre complémentaire. « Au moins 30 % des clients qui font affaire avec un conseiller ont aussi un compte en ligne », dit-elle. Et les conseillers encouragent même les clients à le faire, nous dit-on.

Autonomie chez l'investisseur ne signifie pas solitude, assure la présidente de BNCD. « Bien que les transactions se font presque toutes par internet, les téléphones chez les escompteurs n'en dérougissent pas pour autant », dit-elle. Les clients ont ainsi accès à tout l'accompagnement dont ils ont besoin pour naviguer sur la plate-forme électronique et trouver tous les outils qui pourront les aider à bien gérer leur portefeuille.

Entre les courtiers à escompte, la concurrence ne se fait plus sur les prix. En effet, la majorité des investisseurs peuvent maintenant négocier sur les plateformes des courtiers en ligne pour un coût généralement inférieur à 10 $ la transaction, peu importe le courtier qu'ils choisissent.

C'est par le service à la clientèle, ainsi que par tous les outils et les moyens techniques offerts sur leurs plateformes transactionnelles, que les courtiers à escompte tentent de se démarquer. Ce qui est tout à l'avantage des investisseurs, grands et petits.

Ceux-ci devront toutefois maintenir à jour leurs connaissances des innovations qui ne manqueront pas. Les sites internet des courtiers à escompte ont un cycle de vie d'environ cinq ans. Ils sont donc rapidement remplacés par des sites plus complets et plus performants. Les investisseurs devront donc demeurer bien éveillés devant leurs ordinateur, tablette ou téléphone intelligent afin de profiter de toutes les nouveautés qui continueront de s'offrir à eux.

PAS SEULEMENT POUR LES EXPERTS

Qui sont les clients du courtage en ligne ? Faut-il être un expert en placement pour le devenir ? Pas nécessairement, répond Nancy Paquet, présidente de Banque Nationale Courtage direct (BNCD). « Le courtage en ligne s'adresse aux investisseurs actifs et bien informés, bien sûr, mais aussi aux gens curieux et désireux d'apprendre », dit-elle.

Au bout du compte, c'est le niveau de connaissances acquises qui déterminera l'utilisation que fera chaque investisseur de son compte chez le courtier en ligne, ajoute Laurent Blanchard, directeur général chez Disnat, filiale de courtage à escompte de Desjardins.

Et c'est pourquoi les plateformes internet de courtage en ligne fournissent la recherche d'analystes, de filtres d'actions, de fonds communs et de fonds négociés en Bourse, ainsi qu'une panoplie d'outils de gestion. Entre autres, des portefeuilles types doublés d'alertes lorsque les gestionnaires apportent des changements aux portefeuilles et des logiciels d'analyse technique. Les courtiers à escompte n'ont pas le droit de donner de conseils aux investisseurs, mais ils leur fournissent tout ce dont ils ont besoin pour prendre leurs décisions.

Preuve que le courtage en ligne est ouvert à tous, on y trouve les mêmes tendances en ce qui concerne les transactions que chez les investisseurs qui utilisent les services d'un conseiller, explique Nancy Paquet. Les périodes de volatilité des marchés vont généralement se traduire par une hausse des transactions. Mais dans l'ensemble, les investisseurs reconnaissent de plus en plus les avantages de bâtir des portefeuilles pour le long terme. La tendance générale est donc à une diminution des transactions.

L'industrie du courtage à escompte met tout en oeuvre pour rejoindre tous les clients actuels et potentiels. Entre autres par l'utilisation des médias sociaux. « BNCD est sur tous les médias sociaux, car pour plusieurs, ils sont devenus la principale source d'information », dit Nancy Paquet.