L'impressionnante performance trimestrielle dévoilée par Transat le mois dernier a pratiquement fait oublier que le voyagiste montréalais continue d'accumuler les liquidités.

Les revenus et les profits des mois de mai, juin et juillet ont surpassé les attentes des marchés dans ce qui a été présenté comme le meilleur trimestre de l'histoire de Transat.

Peu d'attention a été portée sur le fait que l'encaisse s'élevait à 389 millions de dollars au 31 juillet, alors qu'elle était de 292 millions un an plus tôt.

Avec un tel trésor de guerre, la question est maintenant de savoir ce que les dirigeants décideront de faire avec cet argent.

L'entreprise ne verse plus de dividendes depuis quatre ans, ce qui permet d'économiser beaucoup d'argent. La société a suspendu le versement de son dividende en mars 2009.

La haute direction de Transat attendra la fin de l'année avant de prendre une décision sur l'utilisation de son encaisse, selon ce que comprend l'analyste Benoît Poirier, de Desjardins Valeurs Mobilières.

«Transat a des obligations financières à remplir en décembre. Mais cela dit, si la compagnie demeure dans une position financière favorable, le conseil d'administration discutera de trois possibilités.»

La première option serait de recommencer à verser un dividende aux actionnaires.

La deuxième serait d'utiliser l'encaisse pour racheter des actions.

Et finalement, la société pourrait envisager une acquisition.

Les investisseurs remarquent les progrès réalisés par Transat avec son plan de retour à la rentabilité. Certains s'attendent aussi à ce que le trimestre en cours soit intéressant. Mais d'autres, plus futés, sentent peut-être venir une annonce importante.

L'action de Transat a plus que doublé de valeur depuis un an, mais la progression en Bourse a été particulièrement grisante cet été. À un point tel que les analystes pensent que le titre reste sous-évalué.

Huit analystes suivent encore les activités quotidiennes de Transat et ils se sont tous dépêchés de réviser à la hausse leurs cibles après la publication des plus récents résultats financiers de l'entreprise. Sept d'entre eux recommandent l'achat du titre. Le seul analyste qui ne propose pas l'achat est Kevin Chiang, de la CIBC. Il suggère de conserver l'action.

La prudence de Kevin Chiang s'explique principalement par deux choses: l'expansion des activités de Vacances WestJet et la création d'Air Canada Rouge.

«Transat n'aura pas seulement à se chamailler avec WestJet pendant la saison d'hiver, mais la compagnie devra dorénavant aussi le faire à l'année longue avec un concurrent comme Air Canada qui devient beaucoup plus coriace.»

Une position qui fait penser à Jean Coutu

La position financière de Transat n'est par ailleurs pas sans rappeler celle dans laquelle le pharmacien Jean Coutu s'est retrouvé cet été après la vente du reste de sa participation dans la chaîne américaine Rite Aid.

Le niveau d'encaisse a atteint près de 500 millions chez Jean Coutu cet été, ce qui a amené plusieurs analystes à spéculer sur ce que l'entreprise ferait avec ses liquidités abondantes.

Comme pour Transat, les analystes pensent que Jean Coutu pourrait racheter des actions ou réaliser une ou plusieurs acquisitions. Le pharmacien québécois pourrait aussi verser un dividende spécial à ses actionnaires.