La saison des Fêtes est terminée pour la plupart des Canadiens, mais les factures, elles, commencent à arriver et pour les conseillers en crédit, la vraie saison de travail commence.

Selon Scott Hannah, président et administrateur général de Credit Counselling Society, un organisme de Vancouver qui vient en aide aux personnes aux prises avec l'endettement, les demandes de renseignements affluent en début d'année. Les gens se rendent compte que les élans de générosité du mois de décembre ont un prix. «Janvier est le bon moment pour réfléchir à ce qu'on voudrait faire différemment cette année, explique M. Hannah, que ce soit de perdre du poids ou d'améliorer ses finances, dépendant de ses besoins.»

Pendant que les planificateurs financiers exhortent chaque année les Canadiens à dresser une liste pour leurs achats des Fêtes, plusieurs ne le font pas ou ne la respectent pas et dépensent plus que prévu, malgré leurs bonnes intentions.

Pat White, directrice administrative au Conseil de crédit du Canada, une association d'agences de conseils en crédit à but non lucratif, affirme pour sa part que son organisme a accueilli plusieurs clients de 50 ans et plus au cours des dernières années.

«Nous recevons de plus en plus des personnes représentant ce segment de la population qui sont encore très endettées alors qu'elles devraient envisager la retraite sans dettes», a déclaré Mme White en entrevue avec La Presse Canadienne, à partir de son bureau de Brantford en Ontario. Elle indique que si l'on n'arrive plus à payer ses factures lorsqu'elles sont dues, il est temps de consulter un spécialiste.

«Si vous êtes en retard dans vos paiements de base, comme le loyer et l'électricité, c'est un signe évident que les choses vont mal», précise Pat White.

Même si vous arrivez à régler vos factures courantes vous pouvez être stressé ou incapable de dormir en raison de votre situation financière. Il vaut mieux alors demander de l'aide pour éviter que la crise se pointe, selon la directrice administrative.

Toutefois, avant de rencontrer un conseiller financier, les experts suggèrent de faire une liste des dettes incluant les créanciers, le montant total dû, les numéros de compte de sa banque, de ses cartes de crédit et la date des derniers paiements. Il faut aussi y inclure tous les actifs.

Les gens devraient également apporter avec eux leur dernier état de revenus comme un talon de paie et une estimation de leurs frais de subsistance. Les experts feront d'abord une évaluation de la santé financière du client, explique Mme White. Ensuite, ils proposeront des choix pour réduire la dette, ce qui inclut des façons de comprimer les dépenses et d'augmenter les revenus.

«Des personnes se disent qu'elles peuvent réduire certaines dépenses ici et là, mais c'est en analysant l'ensemble des coûts que nous réalisons que nous dépensons beaucoup plus que nous le croyons dans certains domaines», explique Pat White.

Si la chose est possible, une consolidation de dettes financée par une banque permettra de réduire les taux d'intérêt qui sont très élevés sur les cartes de crédit. Si on possède une maison, le refinancement hypothécaire peut être utilisé afin de radier certains autres emprunts.

Si ces solutions ne sont pas suffisantes, il reste toujours un programme volontaire de remboursement de dettes. Dans ce cas, ce sont des agences de consultants qui contactent les institutions prêteuses afin de faire des arrangements de manière informelle pour étendre les paiements sur une plus longue période. De cette façon le prêteur sera assuré de percevoir toutes ses sommes dues sans avoir à harceler son client.

La faillite ou la proposition de consommateur demeurent des choix plus radicaux. La proposition de consommateur permet à un emprunteur de repayer un pourcentage de ses dettes au fil du temps alors qu'une faillite est une déclaration d'un individu stipulant qu'il n'a plus les moyens de rembourser qui que ce soit.

«Les gens croient qu'il s'agit d'une mesure draconienne, mais ça dépend des circonstances, allègue Pat White. Dans certains cas, c'est la seule option possible.»

Elle précise toutefois que la majorité des clients qui font affaire avec son agence viennent seulement chercher des conseils. Seulement 25 pour cent d'entre eux optent pour des solutions plus radicales.

Selon le Bureau du surintendant des faillites du Canada, il y a eu 6259 faillites personnelles en octobre 2011 comparativement à 7844 en octobre 2010.

Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, et le ministre des Finances, Jim Flaherty, demandent avec insistance aux Canadiens de réduire leur niveau d'endettement qui demeure toutefois très élevé.