Investir dans de petites sociétés minières peut être risqué, mais pour ceux qui font bien leurs devoirs, il y a un potentiel de gain intéressant, affirment les experts.

Pour le spécialiste en valeurs minières Barry Allan, de Mackie Research Capital Corp, les actions des sociétés en croissance, spécialement celles qui sont spécialisées en exploration, peuvent fournir des rendements 10 fois supérieurs à leur prix de base.«C'est le genre de rendement potentiel qui attire beaucoup les gens» précise-t-il.

Un espoir de rendement aussi élevé peut séduire l'investisseur à la recherche d'une bonne affaire dans le contexte d'une économie mondiale où les taux d'intérêt sont faibles et que même les actions fiables de premier ordre ne sont pas à l'abri.

La problème, c'est qu'il y a un véritable risque à miser sur une compagnie en croissance dont la capitalisation boursière est de moins de 200 millions $. Ce genre de transaction ne s'adresse pas aux frileux ou aux paresseux. «Ce n'est pas tout à fait comme acheter un billet de loterie, mais ce n'est pas loin» soutient Barry Allan pour qui la réussite passe par une recherche exhaustive afin de bien gérer les risques. «On peut piger une action juste comme cela dans le journal, une action cotée en cents, mais la beauté de la chose c'est qu'on peut chercher et trouver des informations sur cette action en creusant plus profondément.»

Cela signifie que les investisseurs doivent demeurer vigilants en ce qui a trait à ces petites minières et suivre attentivement les communiqués de presse et leur site Internet. «Ce n'est pas suffisant de seulement jeter un coup d'oeil chaque trimestre ou tous les six mois» précise Barry Allan.

Lorsqu'on investit dans une petite minière, on doit se renseigner sur cette entreprise, déclare pour sa part Laura Lee Duffett, présidente et directrice générale de Tres-Or Resources Ltd.. «Les compagnies qui n'ont pas de comptant en banque, n'ont pas de partenaire ou de conseiller solides en affaires, ni une bonne expérience en gestion et en développement minier représentent des risques élevés.»

La compagnie Tres-Or de Vancouver est soutenue par une minière de plus grande importance, Aurizon Mines Ltd., pour un de ses projets dont elle finance les coûts d'exploration. Aurizon détient une option de sept ans pour un forage dans le nord-ouest du Québec.

Selon Laura Lee Duffett, les petites minières ne jouissent pas d'un niveau de confiance très élevée. «C'est un marché très déprimant et peut attirant. Alors, présentement, la classe moyenne n'investit pas dans des actions cotées en cents et c'est un énorme problème pour les petites entreprises.»

Barry Allan affirme de son côté que l'âge de l'épargnant et comment il compte utiliser ses placements sont des facteurs importants à considérer. «Il faut se demander si on peut prendre ce risque et bien équilibrer la portion d'actions de ce type qu'on mettra dans son portefeuille. »

Selon lui, les actions de petites entreprises minières ne sont pas pour la majorité des personnes retraitées sauf si elles possèdent une expertise dans ce domaine.

La compagnie PricewaterhouseCoopers située à Toronto a rapporté récemment que la capitalisation boursière pour les 100 principales compagnies minières avait atteint 20, 6 milliards $ au cours des 12 mois se terminant le 30 juin sur le marché TSX, ce qui représente une croissance de 62 pour cent par rapport à la même période en 2010.

Trente-six compagnies minières parmi les 100 plus importantes ont une capitalisation boursière de plus de 200 millions $, qui représente trois fois plus qu'en 2010.

En dépit de cette croissante importante, l'analyste financier de PricewaterhouseCoopers, John Gravelle, souligne que les investisseurs ont été affectés par les crises des dettes en Europe et aux États-Unis. Il ajoute toutefois que la demande est encore très forte pour le métal dans les pays de l'Asie comme la Chine, l'Inde de l'Indonésie.

Il y a toujours une possibilité que la société dans laquelle on a investi soit achetée par une plus importante, en espérant que ce soit pour un montant supérieur à celui qu'on a payé pour ses actions.