Le 12 février dernier, lors du lancement du duel maudit, je titrais ma chronique: «Y'en aura pas de facile!». J'aurais donc aimé me tromper. Mais ce ne fut pas le cas puisque sur neuf mois et demi d'activités, le portefeuille n'a réellement progressé que durant les deux premiers mois.

Depuis le sommet d'avril, c'est la déconfiture. À l'instar des marchés boursiers, mon portefeuille broie du noir. Il accuse présentement un recul de 18,1%. C'est catastrophique. Heureusement qu'on peut se comparer. Ça me console de voir que les gestionnaires de portefeuille d'actions tirent eux aussi le diable par la queue. Parlez-en au trio de l'équipe de mon collègue Richard Dufour.

Par rapport à la fermeture 11 février dernier, l'indice phare de la Bourse de Toronto, le S&P / TSX Composite, affiche actuellement une baisse de 17,0%. Ce n'est guère mieux du côté de l'indice S&P / TSX 60 des grandes sociétés canadiennes parmi lesquelles nous devions effectuer notre sélection de titres. Il présente une fiche négative de 17,8%.

Vous allez me dire que je suis poche avec ma contre-performance de 18,1%. Vous avez raison... mais j'ai de bonnes excuses. Premièrement, je ne le répèterai jamais assez: il est excessivement difficile de battre les grands indices boursiers de référence. Deuxièmement: le duel entre Team Dufour et moi a été lancé en plein haut de marché.

Et comme le faisait parfois mon ex-collègue Réjean Tremblay, rien de mieux que de se citer: «Et en 2011, écrivais-je dans ma chronique du 11 février, le défi de bien performer avec un portefeuille d'actions canadiennes s'avère à mes yeux particulièrement difficile en raison de la forte appréciation de la Bourse depuis le creux de mars 2009. La Bourse canadienne a explosé de 85% en l'espace de deux années. On devinera que les aubaines parmi les 60 grandes sociétés de l'indice S&P/TSX 60 sont rarissimes.»

Non mais quel pif!

Troisièmement, je vous rappelle que j'avais créé à l'origine un portefeuille qui avait toutes les chances de bien performer. Sur papier s'entend! Ma sélection des neuf titres qui le composent a été effectuée à partir des titres chouchous des analystes des maisons de courtage. Chaque titre faisait l'objet d'une recommandation d'achat quasi unanime de la part des analystes qui les suivaient de près.

Que faire pour redresser le portefeuille? Rien! Je persiste à croire que la qualité des titres sélectionnés finira bien par tirer son épingle de la Bourse. Il nous reste deux mois et trois semaines avant que le duel boursier boucle sa première année d'existence.

J'ose espérer que la grave crise européenne des dettes souveraines et la tout aussi grave crise budgétaire américaine cesseront bientôt de hanter les marchés boursiers. Après quatre longs mois de déprime boursière, il me semble que les marchés seraient dus pour un solide retour du balancier vers la hausse.

Au fil de la débandade boursière qui s'est amorcée deux mois après le lancement du portefeuille, plusieurs analystes ont non seulement révisé à la baisse leurs prix cibles, mais certains ont en plus modifié leurs recommandations d'achat en recommandations de titres à conserver, ou à vendre.

Avec la révision à la baisse des prix cibles des neuf titres de mon portefeuille, nous obtenons une plus-value potentielle de seulement 10% par rapport à la valeur initiale du portefeuille, le 11 février dernier. Ce n'est pas beaucoup, dites-vous? La Bourse, c'est comme un éternel recommencement. Sachez que la révision des prix cibles représente une hausse de 35% par rapport à la valeur actuelle du portefeuille!

Un méchant gros défi.Mais restons optimiste et rappelez-vous la célèbre phrase de l'ancien receveur et gérant des Yankees, Yogi Berra: «C'est pas fini tant que c'est pas fini».