Il y a des cadeaux de Noël qui ne font pas l'unanimité, comme un tablier cousu avec amour par votre tante préférée ou une télécommande universelle. En revanche, il y a une surprise qu'absolument aucun consommateur ne veut avoir durant le temps des Fêtes: des frais de dédouanement exorbitants sur les produits commandés en ligne.

Cette année, 14% des Québécois achèteront leurs cadeaux de Noël sur l'internet, des dépenses totales de 55 millions de dollars, estime le Conseil québécois du commerce de détail.

Il est tentant d'acheter aux États-Unis, où les prix sont 20% plus bas sur de nombreux produits, a calculé l'économiste de la Banque de Montréal, Douglas Porter. Le ministre des Finances du Canada a même demandé à un comité du Sénat de se pencher sur ce curieux écart.

Mais les internautes qui achètent à l'étranger doivent se méfier des frais de dédouanement imposés par les UPS, FedEx et autres services de livraison, qui font pester les consommateurs depuis tant d'années.

Au début de novembre, un lecteur de La Presse s'est encore fait «pincer». Julien avait acheté des vêtements de sport de 76,38$ sur le site web d'un commerçant américain. Outre les frais de livraison de 30$, UPS a exigé des frais de dédouanement de 29,55$, au moment de la livraison. Un classique.

Le plus frustrant, c'est que depuis la signature de l'Accord de libre-échange, il n'y a pas de droits applicables sur les produits achetés aux États-Unis qui entrent au Canada. Le client doit payer la TPS et la TVQ, point final. Mais les services de messagerie privés exigent quand même des frais de dédouanage pour leur travail administratif, si léger soit-il.

Comment éviter de payer ces frais? L'idéal est de demander au détaillant qu'il vous livre le produit par le service de poste gouvernemental. Aux États-Unis, il s'agit de USPS (The United States Postal Services). Arrivé à la frontière, Postes Canada prendra le relai.

Afin de traiter les marchandises importées par courrier qui sont assujetties à des droits et à des taxes, Postes Canada facture des frais de manutention de 8,50$ au récipiendaire. Un moindre mal. Mais il n'y a pas de frais lorsque les articles sont exempts de droits et de taxes, comme c'est le cas d'un cadeau de 60$ ou moins, ou encore un produit de 20$ et moins (sauf le tabac, les livres, les périodiques, les journaux, etc.).

En passant, faites bien attention aux biens qui risquent de bloquer à la douane: aliments, bouteille d'alcool, parfum, produits en aérosol... Ces produits peuvent carrément être saisis et détruits par Postes Canada!

Si le détaillant ne vous laisse pas le choix du service de livraison, informez-vous des frais de dédouanement à l'avance. Si, malgré tout, vous avez une mauvaise surprise à la réception, il est possible de retourner le colis et demander une rétrofacturation.

Depuis 2007, la Loi sur la protection du consommateur (LPC) protège beaucoup mieux les consommateurs qui font des achats à distance, par l'internet, au téléphone ou par courrier.

La LPC stipule que le commerçant doit toujours informer les clients, de façon claire et évidente, de la somme totale à payer. Cela inclut «la description des frais supplémentaires qui pourraient être exigés, par exemple les droits de douanes et les frais de courtage, ainsi que le mode et les délais de livraison», indique l'Office de la protection du consommateur (OPC).

Si des frais surprise s'ajoutent à la commande, le consommateur peut demander l'annulation du contrat. Il devra alors retourner la marchandise et exiger le remboursement au commerçant. Si celui-ci refuse, le consommateur peut demander une rétrofacturation. L'émetteur de sa carte de crédit renversera tout simplement la transaction et ira chercher lui-même le montant auprès du commerçant.

«Ces règles s'appliquent, peu importe que le commerçant auprès de qui vous avez effectué l'achat soit établi au Québec, ailleurs au Canada, ou à l'étranger», précise l'OPC.