Les trois gestionnaires qui m'accompagnent dans ce défi ne peuvent plus effectuer de changements d'ici la fin de cet exercice qui se terminera en février.

Comme le souligne Stéphane Préfontaine, il est intéressant de voir se dessiner différentes façons d'aborder les choses.

«Pour constituer le noyau dur de mon portefeuille, je cherche les rares compagnies qui ont des caractéristiques concurrentielles telles qu'en les conservant sur une longue période, elles généreront, net d'impôt, des rendements composés supérieurs», dit celui qui conserve les trois titres qu'il possédait déjà (Power Corp, Brookfield Asset Management et Thomson Reuters).

«Je m'éloigne des transactions à répétition ou de la quasi-reproduction des indices. Mes titres ont démontré leur supériorité à générer des flux libérés assez stables et à les réinvestir ou les redistribuer sagement.»

Il fait valoir que Brookfield a généré un rendement annualisé de 16% depuis 20 ans.

Le cas de Thomson Reuters est un peu différent.

«Cette compagnie, qui s'est réinventée, oeuvre comme leader en situation de duopole ou d'oligopole dans ses marchés.

Sa performance historique n'est pas probante, après avoir trébuché plusieurs fois, mais son modèle d'affaires va générer de forts flux libérés, avec peu de capital d'entretien requis. La compagnie bénéficie d'un actionnaire de contrôle, ce qui aide à conserver une vision à long terme et à discipliner l'allocation du capital, comme en fait foi le récent rachat d'actions», dit-il.

«En plus de la culture d'une entreprise et de la qualité des gens qui la dirigent, je regarde ses forces structurelles, celles qui prennent beaucoup de temps et de ressources à bâtir, comme la loyauté des clients, des marques respectées, des réseaux de distribution solides, des économies d'échelles, ou de fortes barrières à l'entrée.»

Charles Marleau conserve lui aussi les titres qu'il détenait (Enbridge, Suncor, Fairfax).

«Mon intérêt pour Enbridge est encore là malgré la hausse du titre. Les faibles taux obligataires et la croissance prévue pour la prochaine année sont les raisons pour lesquelles je m'intéresse au titre.»

Suncor est relativement bon marché, j'aime bien la croissance dans les sables bitumineux et la compagnie prévoit accroître sa production de 2% en 2012 et de 8% en 2013, dit-il.

«L'action de Faifax se négocie à une fois sa valeur comptable, ce que je considère raisonnable et attrayant.»

De son côté, Marc-André Robitaille profite de cette dernière mise à jour pour effectuer deux changements.

Il veut garder son exposition au secteur de l'énergie, mais il largue Canadian Oil Sands pour acheter un joueur mieux intégré et plus défensif en Cenovus.

«La production n'augmente pas à la même vitesse que la demande dans le secteur. Je vais diminuer ma sensibilité en raison du risque macro-économique et parce que le prix du baril de pétrole est passé de 80$ à 100$ en deux mois.»

Manuvie, qui offre encore selon lui le meilleur rapport risque/rendement chez les assureurs-vie, reste dans le portefeuille.

«La direction a couvert une partie des risques liés au marché boursier et aux baisses de taux d'intérêt, ce qui rend les bénéfices beaucoup moins sensibles aux fluctuations des marchés.»

Il souligne que Manuvie restera un titre volatil qui fera mal si le marché et les taux continuent de descendre, mais le titre offrira beaucoup de potentiel à la hausse si les marchés rebondissent.

Bombardier est vendu pour faire place à Agnico-Eagle et profiter d'une exposition au secteur aurifère.

«Je crois que l'or va continuer de bien performer en raison de la crise en Europe. Suite à une révision des estimés de production dans la foulée de la fermeture d'une mine, Agnico-Eagle a beaucoup baissé en Bourse et son action est aujourd'hui plus attrayante. C'est l'aurifère canadienne qui offre le meilleur rendement de dividende.»