Les parents qui contribuent à un régime enregistré d'épargne-études ont eu raison de se sentir un peu désabusés au cours des dernières semaines alors que les marchés boursiers évoluent en montagnes russes avec une tendance vers le bas.

Tenter d'obtenir de bons rendements sans prendre des risques trop élevés représente tout un défi alors que les taux d'intérêt sont au plus bas et que les marchés boursiers continuent de baisser.

Selon Drew Abbott, conseiller en placements chez TD Waterhouse, la gestion du risque est la clef pour faire fructifier le régime enregistré d'épargne-études de son enfant. Et plus on se rapproche du moment où les fonds devront être retirés en vue de payer les frais de scolarité et autres dépenses et plus on doit être prudent dans ses choix. «Ce placement doit être l'un des plus conservateurs que vous ayez, sinon le plus conservateur, selon moi», allègue Drew Abbott. Il ajoute que sur une échelle de risque allant de 1 à 10, si celui d'un régime enregistré d'épargne-retraite ou d'un compte de caisse est de 7, celui du régime enregistré d'épargne-études doit se situer entre 5 et 6.

Le conseiller suggère aux parents de très jeunes enfants de commencer avec un fonds commun de placement équilibré puisqu'avec seulement quelques centaines de dollars par mois à investir, il est difficile d'acheter des titres particuliers. Mais encore là, Drew Abbott recommande aux parents de choisir un fonds équilibré avec lequel ils sont à l'aise parce qu'il en existe de plus risqués que d'autres.

«Vous devez évaluer le gestionnaire de fonds et vous assurez que vous êtes à l'aise avec la façon dont il le gère, quel a été son rendement dans le passé et quelle est sa situation actuelle.»

Si le portefeuille est suffisamment garni, M. Abbott propose plutôt des actions privilégiées de compagnies reconnues même si elles sont plus risquées que les obligations. «En tenant pour acquis que ce sont des compagnies de haute qualité, vous pourrez toucher des rendements allant de 4 à 5% par année.»

Contrairement au régime enregistré d'épargne-retraite, le régime enregistré d'épargne-études est net d'impôt. Seuls les intérêts et la croissance des investissements sont imposables et seulement au moment où l'étudiant effectue des retraits. Ce dernier ne devrait pas payer beaucoup d'impôt puisque ses revenus ne sont pas très élevés.

Les contributions elles-mêmes, qui sont limitées à 50 000$ au total, ne sont pas imposées lorsqu'elles sont retirées du compte.

Un régime enregistré d'épargne-études offre un avantage par rapport à d'autres types de placement comme le compte d'épargne libre d'impôt puisque le gouvernement contribue annuellement jusqu'à 20% du montant investi par les parents, et ce, pour les premiers 2500$. Cette contribution gouvernementale peut atteindre 7200$ à la fin du plan. Une participation accrue du gouvernement peut s'ajouter en fonction du revenu familial.

Au dire d'Andrew Pyle, conseiller à la gestion de patrimoine chez ScotiaMcLeod, les parents utilisent la même répartition d'actifs pour le régime enregistré d'épargne-études que pour leur régime enregistré d'épargne-retraite. Ce qui se révèle une erreur, selon lui, puisque, dans la majorité des cas, les enfants encaisseront cet argent beaucoup plus tôt que leurs parents le feront avec leur régime enregistré d'épargne-retraite.

Andrew Pyle relève qu'un enfant de 10 ans profitera d'une période d'investissement de seulement huit ans avant d'entrer au cégep ou à l'université. «Ça représente la même situation que celle d'une personne de 57 ans qui prévoit se retirer à 65 ans.»

Selon M. Pyle, les bases pour former un portefeuille de régime enregistré d'épargne-études sont les mêmes que pour les autres comptes de placement, mais il faut garder l'objectif final en tête. Au moment où l'élève entre au secondaire, le taux de risque doit diminuer. «Le portefeuille doit être plus conservateur, et, lorsque l'enfant atteint ses 18 ans, nous recommandons à nos clients de cesser la spéculation quelle que soit la valeur du régime enregistré d'épargne-études.»

Les conseillers Pyle et Abbott suggèrent tous deux que les parents ouvrent un compte familial quel que soit le nombre d'enfants qu'ils ont puisque si l'un d'eux n'utilise pas l'argent, ce dernier pourra servir aux suivants. Et il n'est jamais trop tard pour démarrer un régime enregistré d'épargne-études, selon eux.

Même si l'enfant à 17 ans, les parents peuvent profiter de la contribution gouvernementale de 20%. «Touchez cet argent et placez-le», conclut Abbott.