Quand on est Canadien et qu'on réserve un hôtel au Canada, on s'attend à régler la note en dollars canadiens. Mais avec l'internet, les transactions prennent parfois de drôles détours.

En février dernier, un couple de Gatineau veut réserver une chambre au Hilton Bonaventure, à Montréal. Après avoir identifié la chambre qui l'intéresse sur l'internet, Éric Vinette déniche un numéro de téléphone sans frais pour procéder à la transaction. Au bout du fil, un agent effectue sa réservation. Mais immédiatement, M. Vinette change d'idée. «Aucun problème monsieur on va vous rembourser», lui dit l'agent. Ouf! Tant mieux.

Mais lorsque le client reçoit son relevé de carte de crédit, il réalise qu'on lui a chargé 595,61$US, soit 603,17$CAN, et qu'on lui a ensuite remboursé 595,61$US, soit 573,75$CAN. Ainsi, 29,42$CAN sont disparus dans la double transaction, comme par magie! Cela représente 5% du montant de la transaction.

Il faut savoir que les émetteurs de cartes de crédit imposent des frais de conversion de 2,5% sur toutes les transactions réalisées en devises étrangères. Souvent, les consommateurs ne s'en rendent pas compte, car ces frais sont dissimulés dans le taux de change. Mais, en cas de remboursement, les frais sautent aux yeux, car le montant remboursé n'est pas le même. Et les frais sont prélevés deux fois plutôt qu'une.

Où réserver?

Mais comment se fait-il que M. Vinette ait payé en dollars américains? Le client rappelle la ligne 1 800: il réalise qu'il n'a pas parlé à un représentant de Hilton, mais plutôt à un représentant de l'agence de voyage virtuelle Hotels.com dans un centre d'appels aux États-Unis.

«J'ai tenté par tous les moyens de récupérer les frais de change», dit M. Vinette. Ni l'émetteur de sa carte ni l'agence n'a accepté. L'agence estime qu'elle lui a remboursé le même montant, en dollars américains. L'émetteur de la carte dit que les frais de change sont conformes à sa politique. M. Vinette tourne en rond.

«C'est embêtant pour le consommateur», avoue Claude Péloquin, analyste au Réseau de veille en tourisme.

Selon M. Péloquin, il vaut mieux réserver directement auprès de l'hôtelier qui exige le paiement seulement à la fin du séjour, contrairement aux intermédiaires qui demandent souvent le montant entier à l'avance, lors de la réservation.

De plus, les hôtels acceptent généralement les annulations, jusqu'à 48 heures avant le séjour, sans frais ni pénalité.

Les prix sont comparables que l'on réserve directement ou par un intermédiaire. «On est dans la même zone tarifaire», assure M. Péloquin. La seule exception: les canaux de distribution opaques qui liquident des chambres d'hôtels «dégriffées» à la dernière minute.

Avec le système d'enchères de Priceline.com, les internautes savent sur quel hôtel ils misent, mais rien ne leur garantit qu'ils auront la chambre au prix souhaité. Avec la réservation à l'aveugle de Hotwire.com, filiale d'Expedia, les voyageurs connaissent le prix et les caractéristiques de l'établissement, mais on ne leur dévoile le nom de l'hôtel qu'après la réservation et le paiement. Ensuite, impossible d'annuler.

Dans les deux cas, il s'agit de sites américains qui facturent en dollars US. Il faudra donc payer des frais de change. Mais le jeu peut en valoir la chandelle, car les sites recèlent de vraies aubaines, dit M. Péloquin.

Autrement, les voyageurs qui réservent une chambre d'hôtel sur le web devraient privilégier des agences virtuelles qui ont un site canadien, comme Hotels.com, Expedia ou Travelocity. Ces agences américaines reconnaissent les ordinateurs et dirigent automatiquement les internautes étrangers vers le site de leur propre pays.

Par contre, d'autres agences virtuelles n'ont pas de versions canadiennes. C'est le cas de l'agence américaine Obitz.com, qui n'a pas de version canadienne de son site web, ce qui fait en sorte que les internautes font toutes les transactions en dollars américains. Frais de change de 2,5 % en sus!