Le choix est mince pour les investisseurs qui cherchent un indice boursier qui reflèterait plus directement la tenue des entreprises basées au Québec.

En fait, après l'abandon récent d'indices compilés par des firmes de courtage comme Scotia Capitaux et BMO Nesbitt Burns, il ne reste plus qu'un seul indice qui soit encore consulté par certains gestionnaires de placement.

Il s'agit de l'indice IQ-30 qui est administré depuis bientôt 10 ans par le CASIQ, un centre d'analyse rattaché à Faculté d'administration de l'Université de Sherbrooke.

Entre temps, la principale filiale boursière de la Banque Nationale, la Financière Banque Nationale, mijote un projet d'indice du Québec afin de combler le vide laissé par ses concurrentes dirigées de Toronto.

Des essais sont en cours avec des formules de compilation qui s'appuient sur une cinquantaine de titres d'entreprises basées au Québec.

«Il y a une demande en ce sens parmi notre clientèle d'investisseurs institutionnels. Mais encore faut-il nous assurer de la bonne formulation d'indice ainsi que son suivi administratif adéquat chez nous», indique Jean-Philippe Cousineau, de la Financière Banque Nationale.

Il mise encore sur un lancement au cours des prochaines semaines.

Mais entre temps, c'est l'indice IQ-30 du CASIQ qui tient seul le fort!

Cet indice est composé des 30 plus grandes entreprises, selon leur capitalisation boursière, qui ont leur siège social au Québec. Ce classement est aussi établi en fonction de l'importance de leurs activités au Québec.

C'est ainsi que la Banque Nationale, très concentrée au Québec, se retrouve en tête de liste de l'IQ-30 même si sa capitalisation est inférieure à d'autres entreprises basées à Montréal comme BCE, le Canadien National et la Financière Power, qui ont une grande part de leurs activités hors du Québec.

Depuis 2002, cet indice IQ-30 est le principal barème de rendement des obligations boursières du Québec à capital protégé qui sont vendues par Placement Québec, une division du ministère québécois des Finances.

Mais au CASIQ, avec la fin d'indices québécois des firmes de courtage, on souhaite élargir l'usage de l'indice IQ-30 pour des produits d'investissement du secteur privé.

«Nous tentons d'y intéresser des sociétés de gestion de fonds d'investissement qui, par exemple, auraient des projets de fonds indiciels, qui sont de plus en plus populaires parmi les investisseurs», a indiqué Frederic Farrugia, du CASIQ.

Cet organisme gère aussi un indice québécois élargi, baptisé IQ-120, dont le rendement comparatif apparaît le tableau ci-contre.

Mais cet indice IQ-120 a le défaut de combiner les grandes et petites capitalisations dans un même panier de titres alors que les entreprises de bourse, comme le TMX à Toronto, les distinguent de plus en plus clairement.