Dans sa version distribuée présentement, l'assurance décès d'Assurant vie du Canada est un animal bicéphale. Quand elle est vendue par une entreprise funéraire, la police inclut une offre chiffrée de services et biens funéraires - préparation du corps, utilisation du salon, crémation achat ou location d'un cercueil, urne funéraire, etc.

L'entreprise funéraire est la bénéficiaire de la police, et emploiera son produit à payer les services décrits au contrat.

Son principal avantage semble être la possibilité d'étaler les paiements pour réduire l'impact budgétaire. «Ce que les gens achètent, ce sont des mensualités», affirme Jocelyne Dallaire-Légaré, présidente de Dallaire Memoria.

Mandaté par elle pour en faire l'analyse, l'actuaire Jean-Louis Gauvin donne l'exemple d'une police d'assurance décès d'une valeur de 6578$, achetée en août dernier par une personne de 66 ans, dont les paiements sont étalés sur 10 ans.

«Les coûts sont du simple au double, dit-il. Le montant des prestations est de 6578$. On facture 96,68$ par mois. Après 5,7 années, le client a payé plus que la valeur du contrat.»

L'Étude Mallette arrive à des résultats similaires. Mais comparent-ils les bons produits? Il y a controverse sur le traitement des primes payées en trop (voir autre texte).

En Ontario, la moitié des arrangements funéraires sont vendus par l'intermédiaire d'assurance funéraire. Les consommateurs ontariens sont-ils plus sensibles à ses avantages? Alain Leclerc, directeur général de la Fédération des coopératives funéraires du Québec, offre une autre explication: ailleurs au Canada, les entreprises funéraires doivent verser la totalité du paiement de l'arrangement préalable en fidéicommis, alors qu'au Québec, elles peuvent en encaisser 10%. Les entreprises ontariennes préfèrent souvent encaisser sur-le-champ la commission versée par l'assureur... et c'est ce produit qu'elles proposent par conséquent à leurs clients.

La Fédération nourrit plutôt une autre préoccupation: alors que la Loi sur les arrangements préalables interdit la sollicitation à domicile, la loi 8 ne stipule rien à cet égard. «Ce qu'il faut surtout éviter, c'est de réintroduire la vente itinérante», insiste Alain Leclerc.