En quittant le nid familial pour entreprendre leurs études universitaires, des milliers de jeunes femmes et hommes feront face à une occasion sans précédent au cours des prochaines semaines.

Il s'agit d'une tranche de vie excitante, mais aussi exigeante : les étudiants devront gérer leurs finances personnelles - peut-être même pour la première fois de leur vie- et prendre des décisions qui pourraient les hanter ou les aider au cours des années suivantes.

Hailey Coleman, fraîchement diplômée de l'Université Ryerson, à Toronto, se souvient de son expérience.

«Je ne vivais plus avec mes parents, alors j'ai dû apprendre à respecter un budget et à être responsable de mon argent», a-t-elle expliqué.

Évidemment, il est difficile d'avoir un budget et de contrôler ses dépenses sans connaître ses revenus. Les étudiants devraient donc s'assurer de s'informer au sujet de toute offre de subvention ou de bourse d'étude.

Cependant, plusieurs d'entre eux ne respectent pas cette étape.

«Ils ne sont pas au courant, ce qui est inquiétant, parce que les écoles secondaires sont censées leur apprendre comment obtenir de l'aide financière, et ils savent probablement comment l'obtenir, mais les étudiants sont tout de même dans l'ignorance», a expliqué Alan Kaplan, un professeur en finances de l'Université Ryerson, à Toronto.

Selon M. Kaplan, qui enseigne à la Ted Rogers School of Management, certains de ces étudiants sont habitués à voir leurs finances être gérées par leurs parents.

Hailey Coleman a admis avoir commis la même erreur lors de son admission à Ryerson. Elle a raconté avoir passé outre à une bourse d'entrée à l'université qui, a-t-elle précisé, lui aurait été d'une grande aide.

«Il y a des tas de bourses d'études disponibles pour des centaines d'étudiants, et il ne s'agit que de soumettre une demande», a-t-elle dit.

Hailey Coleman a ajouté qu'elle avait été chanceuse d'avoir eu un ami qui lui a appris à faire un budget, «une grande aide», a-t-elle admis.

Elle a expliqué avoir pris conscience des coûts de tous ses achats après avoir pris l'habitude de garder les reçus. Elle a ainsi pu identifier avec précision les entrées et les sorties d'argent.

«J'ai appris à répartir mon argent adéquatement, par exemple, comment en mettre suffisamment de côté pour la nourriture et le loyer, ou magasiner davantage pour les différentes choses».

Mais l'un des plus grands défis auxquelles font face les étudiants est de conserver un emploi à temps partiel. Selon M. Kaplan, cela peut-être difficile pour la plupart d'entre eux.

«À moins qu'ils soient des étudiants très talentueux, je leur recommande de reconnaître qu'ils doivent garder un certain équilibre, qu'ils ne peuvent pas travailler 20 heures par semaine tout en ayant des résultats satisfaisants», a expliqué le professeur.

Selon lui, ce n'est pas une mauvaise idée de prendre une année pour travailler avant d'entrer à l'université. De cette manière, le futur étudiant ne risque pas de mettre ses études en péril.

Quant à Hailey Coleman, elle suggère plutôt de prendre moins de cours à la fois. «Je crois que c'est la chose la plus intelligente à faire. J'ai pris mon temps. J'ai été capable de maintenir mes notes, de gagner de l'argent et je n'ai pas été forcée d'emprunter», a-t-elle raconté.

Selon M. Kaplan, il est facile de s'endetter puisque le crédit est très accessible pour les universitaires. Si un étudiant tombe dans le rouge, il faut immédiatement qu'il demande de l'aide, croit-il. Certaines établissements universitaires fournissent de tels services d'aide.

Mais M. Kaplan estime qu'au final, il en revient à chaque individu de bien gérer ses finances et qu'il s'agit, en premier lieu, d'une question d'attitude. Puis, les détails techniques suivront aisément, conclut-il.