La moitié des baby-boomers québécois prévoient avoir besoin de revenus égaux ou supérieurs à ceux de leur vie professionnelle.

Pourtant, une approximation courante en planification de retraite veut qu'un retraité aura besoin de l'équivalent de 70% de ses revenus de vie active.

Espérons que ces hyperactifs ne sont pas les mêmes que ceux qui, en proportion du tiers, prévoient que les pensions de l'État constitueront l'essentiel de leurs revenus de retraite, car ils se réservent de cruelles désillusions. Ces prévisions, fondées ou non, proviennent d'un sondage mené pour le compte du Groupe Investors auprès de 1000 Québécois de 40 ans et plus sur le marché du travail.

Vie plus active

L'enquête révèle notamment que le tiers des baby-boomers entendent mener une vie plus active une fois à la retraite. Comme leur horaire est déjà surchargé, on suppose qu'ils font allusion à leurs activités de loisir. Un surcroît de loisirs et davantage de voyages (prévision de 27% des répondants) se traduiront par une augmentation des dépenses.

«Avec le vieillissement de la population, on se demande où les gens qui veulent prendre une retraite tôt, qui veulent bouger et profiter de la vie vont prendre l'argent», dit Bruno Therrien, directeur régional du bureau de Sherbrooke du Groupe Investors.

Ces contradictions expliquent peut-être que le quart des baby-boomers planifient de travailler à temps partiel durant leur retraite. «Mais pourra-t-on occuper l'emploi souhaité?» interroge Bruno Therrien.

Si huit Québécois sur dix de 40 ans et plus disent croire à la nécessité d'un programme de retraite qui soutiendrait tous ces projets, à peine 57% ont traduit leurs belles intentions en actes.

Pas de stratégie postretraite

Autre sondage, autres surprises, et probablement autres désillusions: moins de la moitié (48%) des Canadiens parvenus au terme de leur vie active ont commencé à mettre en place une stratégie de revenus durant la retraite, nous apprend une enquête du Centre Info-Retraite BMO, menée auprès de 1500 personnes âgées de 55 à 65 ans.

«Même ceux qui ont déjà économisé pour la retraite n'ont pas de stratégie de revenus postretraite», déplore Diane Ouellet, directrice régionale, revenus des particuliers, chez BMO Banque de Montréal.

Faisant suite à la planification de retraite, cette stratégie consiste à planifier le décaissement des épargnes, à ajuster les placements en fonction des besoins et de la volatilité des marchés, à prévoir d'éventuels problèmes de santé, etc.

Ces deux sondages, en plus de faire parler de leurs commanditaires, veulent porter le même message: consultez et planifiez pendant qu'il en est temps.