« Ceux qui se retirent avant 60 ans ont besoin des régimes privés », avise Francis Picotte. Ils n'ont pas le choix : la rente de la RRQ ne sera pas versée avant 60 ans au plus tôt, et la PSV est distribuée à partir de 65 ans. Ils doivent donc planifier leur retraite en fonction d'un régime de retraite complémentaire (celui de leur employeur) et leurs épargnes de retraite. Durant les premières années de retraite des travailleurs qui l'ont prise avant 60 ans, les régimes privés occupent plus de 75 % du revenu total. Après dix ans de retraite, Ces revenus privés sont encore deux fois plus importants que les revenus de régimes publics.

Retraite après 60 ans

Pour les travailleurs qui prennent leur retraite après 60 ans, le portrait est très différent. Durant les cinq premières années, les revenus en provenance des régimes publics et privés sont équivalents. Après cinq ans, les régimes publics prennent un léger avantage, alors que la plupart de ces retraités ont désormais accès à la pension de la Sécurité de la vieillesse et à la rente de la RRQ.

« Après 60 ans, les régimes privés ont quand même une part importante : la moitié des revenus sont de sources privées, souligne Francis Picotte. Ça montre aux gens qu'ils ont besoin d'économiser, qu'ils ont besoin d'investir dans les REER. »

Plus jeunes, plus riches

On pourrait croire que les personnes qui ont pris leur retraite plus jeunes subiraient une baisse de revenus plus importante que ceux qui l'ont prise plus tardivement.

En fait, dans les deux cas, les revenus suivent une courbe similaire, légèrement descendante. L'âge de la retraite est plutôt relié au niveau de revenu : les retraités précoces touchent et maintiennent un revenu de retraite supérieur à ceux qui prennent leur retraite plus tardivement.

Pas étonnant : ceux qui prennent leur retraite tôt et par choix le font parce qu'ils pensent (notez la nuance) en avoir les moyens. Rappelons que 6 % qui prennent une retraite complète retournent sur le marché du travail après un arrêt d'au moins un an.