Ils sont jeunes, ils sont beaux (sûrement), ils ont des projets.

Simon, âgé de 23 ans, achève une maîtrise en santé.

Caroline a deux ans de plus et travaille depuis peu.

Chacun habite chez ses parents.

Ils vont bientôt vivre ensemble.

« Nous voulons nous acheter une maison ou un condo, mais ne savons pas trop ce que nous pouvons espérer, explique Simon. Notre budget est en fonction de nos moyens. Serait-il plus avantageux d'investir et d'économiser notre argent en louant un appartement ou d'investir dans l'immobilier cet été ? Notre salaire total combiné est difficile à déterminer. »

Simon signera sous peu un premier contrat, qui lui assurerait un salaire d'environ 50 000 $ par année. Caroline touche présentement un salaire de 30 000 $ par année, mais elle estime pouvoir gagner davantage comme travailleuse autonome. Elle espère ouvrir son propre bureau... sans doute dans cette maison qu'ils projettent d'acheter dans les Laurentides.

« Nous n'avons pas de dettes. Notre score de crédit est parfait. »

Bravo.

Mieux, ils ont des économies: 30 000 $ pour Caroline, 25 000 $ pour Simon.

Maison en vue

La planificatrice financière Josée Laframboise, de BMO Banque de Montréal, n'hésite pas : elle sonde la voie de la maison, d'autant plus que le couple ne lui a pas caché de quel côté son coeur penchait. « Les taux sont bas et il y a encore beaucoup de promotions qu'on ne reverra pas de sitôt », explique-t-elle.

Elle pose d'abord l'hypothèse d'une propriété de 200 000 $. Elle retient un amortissement standard de 25 ans, avec un terme de cinq ans à taux d'intérêt fixe. « Le taux fermé permet de mieux planifier le budget et d'éviter les mauvaises surprises lors des hausses de taux », indique-t-elle. Elle utilise le taux de 4,35 % qui était encore offert cette semaine en promotion.

Pour éviter de payer la prime de l'assurance prêt hypothécaire, elle applique une mise de fonds de 20 %, soit 40 000 $, puisés dans les 55 000 $ d'épargnes que les conjoints possèdent à eux deux.

Avec cet emprunt de 160 000 $, la mensualité hypothécaire s'établit à 872 $. Correspond-elle aux moyens du couple ?

Josée Laframboise reprend la mesure typique du rapport de l'amortissement brut de la dette, qui stipule que les frais mensuels de logement ne doivent pas dépasser 32 % des revenus mensuels bruts du ménage.

À la mensualité hypothécaire, la planificatrice ajoute des impôts fonciers de 200 $ par mois et des frais de chauffage de 125 $, pour un total de près de 1200 $ par mois.

Si leurs revenus se concrétisent, Martin et Caroline devraient gagner 80 000 $, soit 6666 $ par mois. Leurs frais de logement équivaudraient donc à 18 % de leurs revenus bruts. « Ce ratio est très bon et laisse une bonne marge de manoeuvre pour les autres dépenses du budget », commente Mme Laframboise.

Caroline possède déjà une voiture, entièrement payée, mais avec son nouvel emploi, Simon aura lui aussi besoin d'un véhicule. Il prévoit s'en procurer un d'occasion, qu'il paiera 6000 $ comptant.

De leurs épargnes de 55 000 $, il restera donc quelque 9000 $, qui serviront aux frais d'acquisition et de déménagement, et peut-être à l'aménagement d'un bureau pour Caroline.

Ils prévoient en outre consacrer 10 000 $ à l'ameublement de leur maison. Pour ne pas amputer leur mise de fonds et voir apparaître l'assurance prêt hypothécaire, ils peuvent profiter des offres de paiements différés sans intérêt de certains commerçants, rappelle Josée Laframboise.

Le moindre retard sera sévèrement sanctionné par un intérêt, mais à l'inverse, indique la planificatrice, rien n'empêche le couple d'accélérer le remboursement de l'emprunt.

Cependant, ce cadeau se traduit généralement par une marge de négociation nulle.

Malheureusement, rien n'est gratuit.

LA SITUATION

Simon et Caroline, dans la mi-vingtaine, vont quitter la maison de leurs parents respectifs et vivre ensemble. Peuvent-ils s'acheter une maison ou devraient-ils plutôt louer un appartement et continuer à bâtir leur capital ?

« Les chiffres qu'on a donnés sont nos prévisions minimales. On espère faire plus mais ça correspond à notre vision de vivre en dessous de nos moyens. »

Simon

LES DONNÉES

Simon, 23 ans

Achève une maîtrise

Revenu prochain : 50 000 $

Épargnes non enregistrées : 25 000 $

Caroline, 25 ans

Revenu : 30 000 $

Épargnes non enregistrées : 30 000 $

Aucune dette

L'ANALYSE

Répondant à leur préférence, notre planificatrice a évalué leur capacité financière. Grâce à leurs épargnes, ils peuvent verser une généreuse mise de fonds à l'achat d'une maison de 200 000 $, ce qui abaisse les frais de logements à 18 % de leurs revenus bruts.

« Après analyse, ils peuvent se permettre d'envisager l'acquisition d'une propriété et ce dès cette année. Ils pourront profiter des taux d'intérêts, qui sont encore très avantageux. »

Josée Laframboise, planificatrice financière, BMO Banque de Montréal