Le vol d'identité peut coûter cher. Mais la protection contre ce crime aussi... Cet hiver, Yves Lapierre a été sollicité par Crédit Alerte, un service de surveillance du dossier de crédit, qui prévient les consommateurs dès les premiers signes d'usurpation d'identité. Le coût? Une vingtaine de dollars par mois, selon le site web de Carlson Marketing et d'Intersections, qui offrent le service.

D'abord, M. Lapierre a reçu plusieurs courriels auxquels il n'a pas répondu. Ensuite, il a été sollicité par téléphone. «J'ai eu droit à une campagne de vente et d'éloge du produit, suivi d'une campagne de peur», raconte M. Lapierre qui a eu bien du mal à se débarrasser du vendeur insistant.Mais cette campagne de sollicitation a soulevé des questions et des inquiétudes : «Ce service est-il utile en quoi que ce soit, mis à part l'enrichissement du fournisseur?» se demande M. Lapierre.

Et parlant de protection de l'identité, il aimerait bien comprendre comment Crédit Alerte a obtenu son nom. «Ils détenaient plusieurs informations me concernant. Ils affirmaient être partenaires avec ma banque», raconte l'homme qui est client de la Banque Royale.

Est-il normal qu'une institution financière fournisse des informations sur sa clientèle à une société indépendante?

Réponse de la Banque Royale : oui. C'est écrit (en petits caractères) dans la convention régissant l'utilisation de la carte de crédit RBC : la banque se réserve le droit de communiquer les noms et les coordonnées des détenteurs, pour fins de promotion, à des tiers offrant des services qui peuvent être utiles aux détenteurs.

«Ces sociétés sont tenues toutefois d'en assurer la confidentialité», assure le porte-parole de la Banque Royale, Raymond Chouinard. Il précise que les détenteurs peuvent demander que leurs renseignements ne soient pas transmis à des tiers.

Et il ajoute que les services de Alerte Crédit, «sont tout à fait valables et ils peuvent se révéler utiles dans bien des cas».

Là-dessus, il y a matière à débat...

Le vol d'identité est un fléau qui fait de plus en plus de victimes. En 2009, près de 12 000 personnes ont porté plainte au Centre d'appel antifraude PhoneBusters. Les victimes ont perdu de 10 880$ en moyenne, un montant 70% plus élevé qu'en 2007.

Mais selon PhoneBusters, il n'y a aucune raison de devenir paranoïaque. «Si vous êtes victime d'un vol d'identité, ne vous affolez pas, les pertes seront attribuées aux banques ou aux entreprises associées à la fraude», note l'organisme parrainé par la GRC.

Malgré tout, la plupart des sociétés de cartes de crédit offrent une protection contre le vol d'identité, à l'instar de la Banque Royale. Les agences de crédit (TransUnion et Equifax) ont aussi leur propre service de surveillance de crédit. Et plusieurs sites web offrent la surveillance de crédit aux internautes qui s'abonnent... en pensant obtenir gratuitement leur pointage de crédit.

Même si les services de surveillance peuvent alerter rapidement les consommateurs et leur permettre de limiter les dégâts en cas de fraude, ils ne les blindent pas contre le vol d'identité.

La meilleure protection reste encore la vigilance. Voici donc une série de conseils en vrac :

> Ne laissez pas traîner votre courriel dans la boîte à lettres, surtout durant la période des impôts.

> Si vous déménagez, assurez-vous de faire suivre tout votre courriel à votre nouvelle adresse

> Déchirez vos documents personnels avant de les jeter à la poubelle.

> Ne donnez aucune informations personnelles au téléphone ou en réponse à un courriel.

> Assurez-vous que votre ordinateur est muni d'un logiciel de sécurité complet.

> Ne conservez pas toutes vos cartes d'identité (ex : N.A.S.) dans votre portefeuille.

> Cachez-vous quand vous composez votre NIP

> Vérifiez votre dossier de crédit... une fois pas année devrait suffire.