Malgré un rendement correct qui aura varié de 1,0% à près de 1,5%, la solvabilité des régimes de retraite à prestations déterminées s'est encore détériorée.

Plus la portion de l'encaisse et des obligations est élevée et moins fort aura été le rendement. Il s'agit du rendement indiciel qui varie selon la part des titres à revenus fixes. Il ne tient compte ni de la gestion active ni des frais exigés par les gestionnaires.

 

La firme-conseil Morneau Sobeco évalue ainsi qu'une caisse investie à 40% en revenus fixes aura mieux fait que celle qui immobilise 55% de son actif dans ces véhicules de placement. Ce choix prudent est fait par les régimes dont la portion des participants retraités est relativement élevée par rapport à celle de ses cotisants actifs.

L'Institut canadien des actuaires (ICA) a émis de nouvelles directives, en vigueur depuis le 31 décembre.

Les régimes qui devront déposer une évaluation actuarielle en cette date auprès de la Régie des rentes ou du Bureau du surintendant des institutions financières devront s'y conformer.

L'entrée en vigueur d'une nouvelle table de mortalité est devancée de cinq ans, puisque les dernières données démographiques indiquent que l'espérance de vie des Canadiens a augmenté.

L'ICA a aussi modifié sa directive concernant le calcul des rentes non indexées des retraités. Elle retranche un point de pourcentage au taux d'intérêt qui sert d'étalon pour calculer la valeur des engagements d'un régime à ses retraités. «S'il n'y avait pas eu de changement de directive, la valeur du passif aurait diminué de 5%, calcule Éric Lemay, conseil principal en régime de retraite chez Aon Conseils. Mais le changement de directive l'augmente de 3,0%.»

La solvabilité des régimes dont la rente des retraités est indexée se fait de son côté frapper de plein fouet par les assureurs.

En cas de terminaison d'un régime, la règle prévoit que la rente servie aux retraités soit versée par l'assureur qui achète le régime, soit son actif et le passif qui correspond aux engagements.

Le barème utilisé pour le calcul des engagements est le taux des obligations à rendement réel (ORR) à long terme. Du 31 décembre 2008 au 31 décembre 2010, ce taux est passé de 2,10% à 1,53%, soit un écart considérable de 57 points. «Pour les régimes à rentes indexées, c'est majeur», assure M. Lemay.

Plus la proportion des retraités est élevée dans le régime et plus gonfle la valeur du passif.

La solvabilité de ces régimes n'a pu s'améliorer depuis le début de l'année, les taux des ORR ayant peu varié.