Pourvu que la grave crise de l'immobilier résidentiel aux États-Unis ne traverse pas la frontière !

C'est le souhait des détaillants québécois cotés en Bourse qui dépendent le plus de ce marché : Rona en quincaillerie et BMTC en ameublement (Brault & Martineault, Tanguay).

D'autant que leurs récents résultats furent les pires depuis des années : recul annualisé des ventes de l'ordre de 4,5 % chez Rona et de 5 % chez BMTC.

De plus, chez Rona, la fin prochaine des subventions fiscales à la rénovation résidentielle augure d'un ressac additionnel des ventes.

Pourtant, en Bourse, les investisseurs ont été très favorables ces derniers mois à Rona et BMTC. Espoir d'une reprise prochaine ? Ou que les pires risques de la récession seraient passés sans trop de dommages ?

En fait, selon des analystes, les derniers résultats de Rona et de BMTC affichaient une rentabilité moins affectée que prévu par la baisse des ventes.

La raison ? Ce sont deux entreprises considérées très compétentes pour ajuster leurs coûts.

Chez BMTC, qui gère 32 grands magasins de meubles au Québec, « l'entreprise en est à quatre trimestres consécutifs de bénéfice meilleur que prévu grâce à son contrôle des coûts », notait récemment l'analyste Stephen MacLeod, de Marchés des capitaux BMO.

« BMTC est ainsi bien placée pour profiter rapidement d'un rebond des dépenses des consommateurs. »

À propos de Rona, dont la récession a bloqué l'atteinte du cap des 5 milliards en chiffre d'affaires, les analystes soulignent le resserrement rapide de sa gestion des stocks.

« Les dirigeants de Rona font un excellent travail de contrôle des coûts, ce qui réduit l'impact de la récession sur les marges bénéficiaires », indiquait l'analyste Irene Nattel, de Marchés des capitaux RBC, après les plus récents résultats trimestriels.

Pour sa part, Jim Duran, analyste à la Financière Banque Nationale, soulignait que Rona a conservé de bons moyens financiers pour raviver sa croissance par des acquisitions et des affiliations de détaillants, surtout en Ontario et dans l'Ouest canadien.

C'est un atout pour susciter l'intérêt des investisseurs boursiers et contrecarrer la mollesse du marché résidentiel, qui pourrait durer encore quelques trimestres.