D'ici deux ans, la hausse des taux d'intérêt obligera les ménages qui projettent d'acheter une propriété à faire des choix plus modestes. Par exemple, une famille type devra oublier la maison de 265 000 dollars et cibler plutôt une piaule de moins de 240 000 dollars.

C'est ce qui ressort d'une analyse de La Presse Affaires sur l'impact d'une hausse des taux hypothécaires. Pour guider les lecteurs, nous avons estimé la valeur de la maison qu'un ménage peut se permettre en fonction de ses revenus. Tout a été pris en compte: les impôts fonciers, les taxes scolaires, les frais de chauffage et la capacité de payer des ménages.

Notre grille d'analyse calcule d'abord le prêt hypothécaire qu'un travailleur peut assumer. S'ajoute à ce prêt l'acompte disponible, que nous fixons à 10% du prix de la propriété pour les besoins de l'exercice.

Ainsi, un ménage qui a des revenus annuels bruts de 80 000 dollars ne devrait pas consacrer plus de 1700 dollars à son logement à tous les mois. En retranchant les impôts fonciers et les frais de chauffage, il reste environ 1225 dollars pour les mensualités hypothécaires, selon nos estimations.

Par les temps qui courent, une telle mensualité permet d'obtenir un prêt hypothécaire de 239 000 dollars dans une institution financière, amorti sur 25 ans. Ce prêt suppose un taux hypothécaire de 3,75%, taux que les banques consentent actuellement pour un terme de trois ans, après négociation. En ajoutant un acompte de 10%, le prix de la maison ciblée ne devrait pas excéder 265 000 dollars.

Avec la hausse des taux d'intérêt attendue, l'hypothèque accordée pour une même mensualité diminuera. Par exemple, si les taux montent de 1,5 point de pourcentage d'ici 2012, le prêt accessible reculera à 214 000 dollars et la maison à 238 000 dollars.

Nos calculs sont évidemment approximatifs. Chaque municipalité prélève des impôts fonciers distincts et chaque propriété a un coût de chauffage qui lui est propre.

Nos hypothèses sont relativement conservatrices. Par exemple, le taux d'effort des ménages pour se loger, soit la portion de leurs revenus bruts consacrée au logement, a été fixée à 26% pour les fins de nos calculs. En comparaison, les institutions permettent un taux d'effort de 30% voire 32%. À ce niveau, les ménages devraient se serrer doublement la ceinture, d'autant plus s'ils ont des enfants.