La planification de la retraite prend une tout autre signification pour des Canadiens, de plus en plus nombreux, sur le point de quitter définitivement le marché du travail et qui doivent composer avec la possibilité de devoir appuyer financièrement des parents.

Il s'agit d'une pression additionnelle pour les personnes qui sont sur le point de devenir retraitées, plus particulièrement pour celles qui ont établi des plans financiers sans prendre en compte leurs parents dans leurs calculs - puisqu'il a déjà été peu commun que l'on vive après 85 ans. Un sondage dévoilé cette semaine par The Investors Group, une firme de Winnipeg en gestion de patrimoine et de fonds communs, conduit à penser que 69 % des Canadiens âgés entre 43 et 63 ans ont au moins un parent ou beau-parent toujours en vie.

De ce nombre, près de 40 % ont affirmé au moins soutenir financièrement leurs parents, à raison de 498 $ par mois en moyenne, ou jusqu'à 6000 $ par année.

Bien que les résultats du sondage démontrent que la pression financière n'est pas désastreuse pour la plupart des Canadiens, il s'agit tout de même d'un facteur qu'ils devraient tous prendre en considération, selon des conseillers.

«Ce que nous voyons, peut-être, ce sont des baby-bommers qui forment la première génération de retraités s'occupant de retraités», a avancé Jane Olshewski, gestionnaire pour la firme The Investors Group.

«Bien que 6000 $ (par année) soit une somme gérable maintenant (...), à quel point cela est-il viable?, s'est-elle demandé. Est-ce que cet appui financier augmentera au fur et à mesure que les parents vieilliront et qu'ils auront peut-être besoin de davantage de soins?»

Selon Mme Olshewski, les Canadiens devraient tenir compte de ce type de questions lorsqu'ils se penchent sur leur plan d'épargne financière à long terme.

L'année dernière, Statistique Canada a indiqué que l'espérance de vie au pays s'établissait à 80,4 ans et que cet indice allait probablement augmenter en raison des médicaments et des nouvelles technologies.

Partant, bon nombre de familles devront déterminer si les économies de leurs parents sont suffisantes pour que ces derniers puissent conserver le rythme de vie auquel ils ont été habitués.

«J'ai des membres de ma famille qui ont pris leur retraite, et ce que j'ai remarqué, c'est que certaines décisions sur le mode de vie à la retraite ont été influencées par les soins qu'ils voulaient donner (à leurs parents)», a cité en exemple Jane Olshewski.

La tendance, qui gagne en importance, pour les aînés a été de ne pas vire dans un centre d'hébergement durant une bonne partie de leur vie, ou d'éviter complètement ces institutions, a dit Susan Eng, porte-parole de l'Association canadienne des individus retraités.

«Avant, les parents atteignaient un certain âge et allaient ensuite vivre dans un centre, a-t-elle expliqué. Cela n'est plus ce que les gens préfèrent, ni la réalité.»

Selon John Nardi, conseiller financier à la firme Edward Jones, les enfants peuvent atténuer certaines des conséquences tout simplement en amorçant des discussions avec leurs parents.

M. Nardi estime que les enfants devraient discuter avec leurs parents pour être au courant d'informations comme quels médecins ou conseillers financiers ces derniers consultent.

Ces discussions pourraient mener à des conversations  plus en profondeur à propos de la situation financière des parents.