Dans un environnement économique où les taux d'intérêts sont à leurs plus bas, les Canadiens fuient les Certificats de placement garanti (CPG) puisqu'ils n'offrent pas de rendements élevés. Mais les experts estiment que l'on ne devrait pas leur tourner le dos aussi facilement.

Le marché des CPG a chuté drastiquement après avoir atteint des sommets en 2008. Selon un rapport du cabinet de consultation torontois Idea Associates, le marché était en croissance de cinq pour cent annuellement depuis 2004. Le rapport soutient que le marché des CPG valait un peu moins de 900 milliards $ lors du premier trimestre de l'année, ce qui représente une baisse de quatre pour cent par rapport à 2008. Un consultant financier indépendant, John Bennett, explique que ce marché a connu une hausse subite au moment où les marchés se sont écroulés puisque les investisseurs étaient en quête de sécurité.

Mais lorsque les taux d'intérêts ont commencé à chuter pour stimuler la consommation des ménages et des entreprises, ces investisseurs ont commencé à bouder les CPG. «Je crois que le sentiment de peur a disparu, a avancé M. Bennett. Mais cela ne veut pas dire qu'ils se sont retournés vers les actions ordinaires.»

Les CPG offrent un taux de rendement garanti pour une période de temps fixe. Toutefois, parce qu'ils sont peu risqués, le rendement est très souvent moins élevé que celui de d'autres investissements comme les actions ou les fonds mutuels.

Un CPG régulier de cinq ans offre aujourd'hui un taux de rendement d'environ deux pour cent. Ceci est moins de la moitié de ce qu'aurait pu obtenir un investisseur il y a un an.

Le comptable et auteur David Trahair, affirme quant à lui que le fait que les taux des CPG sont à leurs plus bas est une bonne nouvelle puisqu'ils peuvent seulement augmenter à partir de là. De plus, selon M. Trahair, investir dans les CPG à des taux si bas est plus sûr que perdre de l'argent dans les actions en bourse.

Il aime également les CPG parce qu'ils sont simples et faciles à comprendre, contrairement à d'autres investissement qui ont pris au dépourvu les investisseurs dans les dernières années. «Pourquoi prendre le risque de choisir un fond mutuel lorsqu'il y a une solution de rechange plus sûr?», a-t-il questionné.

Mais ceux qui critiquent les CPG affirment que leurs taux d'imposition élevés qui posent un problème, et ce, en plus des taux de rendements peu élevés, particulièrement en temps de récession.

Mais M. Trahair réplique que l'on peut transférer ses CPG dans un REER ou encore dans un CELI pour éviter ces taux d'imposition. «Et l'inflation, dans mon esprit, affecte les dépense. Cela ne devrait rien avoir à voir avec les investissements», a ajouté M. Trahair.

Le président de GICDirect, à Victoria, Bill Ritchie, recommande quant à lui d'échelonner et de diversifier ses investissements dans les CPG. Par exemple, si quelqu'un veut investir 50 000$, cette personne devrait mettre 10 000$ dans un CPG d'un an, le même montant dans un CPG de deux ans et ainsi de suite sur cinq ans.

Selon lui, c'est un bon moyen de maximiser ses rendements et de réduire la sensibilité de son portefeuille aux changements des taux d'intérêts. Il affirme que les CPG représentent l'investissement parfait si une personne n'aime pas prendre de risques et qu'elle ne souhaite pas des investissements volatiles.

De plus, ils représentent une bonne option si une personne dispose d'un délai pour son argent, par exemple si elle planifie acheter une maison dans deux ans et qu'elle veut s'assurer que les sommes investies seront toujours là.

«Finalement, cela revient aux objectifs individuels d'une personne», a conclu M. Ritche.