Derrière un taux d'intérêt de 0% écrit en gros caractères, les programmes de financement offerts par les commerçants cachent parfois des petits frais désagréables.

François Gervais s'en est bien rendu compte. En septembre 2008, il achète une télévision dans un magasin Brick. À la caisse, on lui propose un plan de financement de 15 mois, «sans intérêt, sans paiement».

Avant d'accepter, le client vérifie s'il y a des «petits extras» qui se rattachent à la promotion. «J'ai demandé si j'aurais à payer des frais d'une manière quelconque et on m'a répondu que non», raconte M. Gervais.

Le client décide donc de profiter de la promotion. Il paie l'équivalent des taxes et finance le montant de la télévision, soit 1653$, avec les Services aux détaillants HSBC qui gèrent le plan de financement pour Brick.

Mais quand il reçoit son relevé de compte du mois de mai, M. Gervais découvre des frais d'adhésion annuels de 35$. Un versement minimum de 10$ est requis avant le 2 juin. Et si le client passe tout droit, les intérêts s'appliqueront sur le 35$.

M. Gervais n'est pas seul dans cette situation. En fait, le plan de financement de Brick a changé en 2009. Désormais, tous les clients qui adhèrent au programme doivent payer des frais annuels de 35$.

Sur le site web de l'entreprise albertaine, la promotion «Ne payez rien jusqu'en 2011 sur tout en magasin», comporte maintenant un avertissement: «Au Québec, il n'y a pas de frais d'administration, mais des frais d'adhésion annuels seront facturés (35$)». Cela équivaut à des frais de 3,5% par an pour un achat de 1000$, ou encore de 6% pour un achat de 500$. C'est un pensez-y bien.

HSBC a averti les anciens adhérents de cette nouvelle règle, en glissant un avis sur leur relevé de compte de mars/avril. Les frais de 35$ ont été perçus en mai, pour tous.

«Nous avons reçu beaucoup de plaintes, cet été, de la part de consommateurs qui s'étaient vu imposer des frais de 35$ par Brick et HSBC. Tous ceux qui en ont fait la demande ont été remboursés», affirme Stéphanie Poulin, avocate chez Option Consommateurs.

D'ailleurs, M. Gervais a lui aussi été remboursé par HSBS.

En soi, des frais d'adhésion ou d'administration dans ce type de programme de financement, ne sont pas illégaux. Mais encore faut-il qu'ils soient divulgués au consommateur lors de la signature du contrat.

Parlant de carte de crédit

Parlant de carte de crédit, les nouvelles règles annoncées par Ottawa, au printemps dernier, ont été adoptées cette semaine. Les changements entreront en vigueur en deux phases.

À partir du 1er janvier prochain, les émetteurs devront:

-ajouter sur les relevés de compte un encadré récapitulatif avec tous les coûts d'emprunts: taux, frais, etc.

-informer les clients du temps nécessaire pour liquider leurs dettes en faisant le paiement minimum tous les mois.

-Arrêter d'imposer des frais de dépassement de la limite de crédit lorsqu'un commerçant (station service, hôtel) a gelé un montant sur la carte.

-Obtenir le consentement du détenteur de la carte avant de relever sa limite de crédit.

Et à partir du 1er septembre 2010, les émetteurs devront:

-Offrir un délai de grâce (période sans intérêt) de 21 jours sur les nouveaux achats du mois courant, dans la mesure où le détenteur de la carte paie son solde en entier à la fin du mois courant. En ce moment, certains imposent des intérêts sur les nouveaux achats, si le détenteur de la carte n'a pas réglé en entier son solde du mois précédent.

-Répartir de façon plus avantageuse les paiements du client, lorsque sa carte comporte différentes tranches de dettes à des taux différents. Présentement, les émetteurs appliquent les paiements sur la dette la moins coûteuse, en priorité, ce qui fait en sorte que les clients restent collés avec les dettes au taux le plus élevé.