«Contrairement à nos attentes, les répondants ayant suivi un cours sur les finances personnelles n'ont pas obtenu un score de connaissances significativement différent de ceux n'en ayant pas suivi», indiquent les auteures de la recherche sur les jeunes adultes québécois, l'épargne et l'investissement, Marie Lachance et Jacinthe Cloutier.

Encore plus surprenant, 60% des répondants ont signifié n'avoir jamais suivi de cours sur les finances personnelles à l'école secondaire, alors que des cours obligatoires abordaient ces questions jusqu'en juin dernier.

S'ils ne se rappellent pas les avoir suivis, pas étonnant qu'ils en aient oublié les notions.

«Peut-être que ces cours n'ont pas été assez marquants? interroge Marie Lachance. On peut parler de formation des enseignants, de qualité du matériel, de notions qui n'étaient peut-être pas adaptées à leurs besoins et leurs motivations. Les professeurs en éducation économiques nous ont dit souvent que les jeunes étaient très intéressés à entendre parler du crédit et de cartes de crédit.»

Est-ce à dire que les cours en éducation économique au secondaire sont inutiles? Au contraire. «Il faut renforcer l'éducation en finances personnelles à l'école», soutient Marie Lachance. Car si ces cours ne semblent pas avoir laissé d'impérissables souvenirs cognitifs, ils ont eu le grand bénéfice de favoriser une attitude positive face à l'épargne. «Ce ne sont pas les apprentissages acquis en classe qui ont un impact mais les attitudes qui y sont développées», soutiennent les auteures de la recherche.

Chose certaine, on doit désormais en parler au passé. Les derniers cours d'éducation économique ont été donnés en juin dernier. Ils ont disparu dans le maelström de la réforme, à la faveur de notions de consommation saupoudrées dans les nouveaux programmes Histoire et éducation à la citoyenneté et Connaissance du monde contemporain.

«Nous croyons que c'est une erreur et que le peu de contenu dispensé jusqu'à ce jour aurait plutôt dû être mis à jour, renforcé et adapté aux besoins des jeunes», soutiennent les auteures de la recherche.