Qu'est-ce que l'épargne? Près de trois jeunes adultes québécois sur dix estiment que c'est l'argent mis de côté... pour payer les factures et les dettes à la fin du mois.

S'ils sont favorables à l'épargne, s'ils la pratiquent en bonne proportion, les jeunes montrent peu de connaissances financières - c'est-à-dire à propos des moyens de concrétiser leurs bonnes intentions.

L'enquête menée en juin 2008 auprès de 966 Québécois âgés de 18 à 29 ans incluait un questionnaire de neuf questions de type vrai ou faux sur l'épargne et l'investissement. Le score moyen s'est fixé à 52%.

Marie Lachance s'est montrée particulièrement étonnée que les deux tiers des répondants ne soient pas en mesure de distinguer les intérêts simples des intérêts composés. En effet, à peine 35% des répondants ont correctement évalué que l'assertion «Un placement à 5% d'intérêt est plus payant à intérêt composé qu'à intérêt simple» était vraie.

Une majorité de jeunes Québécois quittent «l'école secondaire sans connaître cette distinction fondamentale qu'on aurait pu croire enseignée, sinon dans un cours sur les finances personnelles, du moins dans un cours de mathématique», s'inquiètent les auteures de l'étude.

Autre exemple, sept répondants sur dix ont estimé (à tort) que les sommes retirées d'un REER sont à l'abri de l'impôt si le retrait est fait après 65 ans. Il est vrai que pour ces jeunes, la retraite est certainement une préoccupation éloignée.

Plus préoccupant, les femmes ont montré une moins grande maîtrise des notions de finances personnelles et d'épargne que les hommes.

Elles ont suivi les mêmes cours secondaires, mais ont-elles ensuite manqué de temps ou d'intérêts pour compléter leurs connaissances? «On devrait les viser davantage et trouver des moyens pour que ces connaissances leur soient accessibles», insiste la chercheuse.

Chose certaine, conscients de leurs lacunes, «la majorité des jeunes veulent davantage d'information sur les moyens de mettre de l'argent de côté, ajoute-t-elle. C'est la base.»

Par ailleurs, il n'est pas dit que les Québécois plus âg... plus expérimentés auraient obtenu un score tellement supérieur. Faites le test...

Les connaissances des jeunes Québécois en matière d'épargne et d'investissement

(Pourquoi ne pas tester les vôtres ?)

Affirmation / Réponse / Taux de bonnes réponses:

1. En général, le taux d'intérêt que l'on paye pour un prêt personnel est plus élevé que l'intérêt que l'on reçoit pour de l'argent placé dans un compte d'épargne. VRAI 77.6%

2. L'épargne comprend l'argent que l'on met de côté pour payer chaque mois les comptes et les dettes. FAUX 72.6%

3. Un compte d'épargne offre un taux d'intérêt plus élevé qu'un compte courant appelé aussi compte chèque (i.e. compte dans lequel on effectue nos opérations courantes). VRAI 71.8%

4. Les obligations d'épargne du Québec ou du Canada présentent un risque aussi élevé que des actions boursières. FAUX 65.8%

 

5. Quand on vend des actions à un prix plus élevé que leur prix d'achat, la différence que l'on empoche est appelée «intérêts». FAUX 51.3%

 

6. Un placement à 5 % d'intérêt est plus payant à intérêt composé qu'à intérêt simple. VRAI 34.9%

 

7. Comme fonds d'urgence pour faire face aux imprévus, il est recommandé d'avoir de côté l'équivalent d'une semaine de salaire net (i.e. salaire après impôt et déductions). FAUX 32.9%

 

8. Les montants d'argent retirés d'un REER sont à l'abri de l'impôt si le retrait est fait après 65 ans. FAUX 31.8%

 

9. Contrairement aux gains en capital, 100 % des revenus d'intérêts sont sujets à l'impôt sur le revenu. VRAI 30.0%

Source: Les jeunes adultes québécois, l'épargne et l'investissement:pratiques, connaissances et attitudes. Marie J. Lachance, Jacinthe Cloutier, Département d'économie agroalimentaire et des sciences de la consommation, Université Laval.