Chaque samedi, un financier différent répond à nos questions. Il donne sa lecture des marchés, offre son point de vue sur la Bourse et lance quelques conseils d'investissement. Cette semaine, Nicolas Bednarek, du Fonds des professionnels.

Quel est l'événement le plus significatif des derniers jours à la Bourse? La baisse des demandes initiales de chômage aux États-Unis qui a été dévoilée jeudi. Ça continue de diminuer après avoir atteint un sommet au mois de mars. L'important, c'est vraiment le fait que ça continue de reculer. C'est un indicateur important même si ce n'est pas un indicateur précurseur. Cet indicateur permet de voir s'il y a une stabilité dans l'économie. Historiquement, le sommet des demandes initiales de chômage correspond à la fin d'une récession ou à la fin d'un ralentissement économique. La tendance est plus importante que le chiffre absolu.

 

Quel indicateur surveillez-vous le plus attentivement en ce moment?

L'indice ISM manufacturier. Cet indice a atteint son creux en décembre et a depuis commencé à remonter. Quand l'indice remonte, c'est très positif pour les marchés boursiers. Quand cet indice est sous la barre des 50, il indique une contraction de l'économie. C'est toutefois la tendance qu'il faut regarder.

 

Que feriez-vous avec 10 000$ à investir?

J'aime beaucoup le secteur des services financiers, en particulier celui de l'assurance. Sur une base historique, les assureurs sont sous-évalués. Il y a encore un peu de risque au niveau de leurs placements, mais plus le marché se stabilise, meilleur c'est pour le portefeuille des assureurs. La meilleure chose à faire reste toutefois d'être diversifié dans plusieurs classes d'actifs (actions, obligations, etc.), diversifié au niveau géographique et diversifié dans plusieurs secteurs d'activité.

 

Quel placement faut-il éviter?

Il faut éviter d'être concentré dans un seul secteur, une seule compagnie ou une seule classe d'actifs. Il faut continuer de demeurer prudent présentement.

 

Qu'est-ce que les marchés sous-estiment le plus en ce moment?

La reprise de l'économie et le phénomène de restockage des inventaires des entreprises. Les compagnies ont vraiment réduit leurs inventaires. Les inventaires ont atteint des niveaux très bas et le restockage est ce qui va, entre autres, faire progresser l'économie à la fin de 2009 et au début de 2010. Il commence déjà à y avoir certains signes de reprise en ce sens. Il faut par exemple surveiller ce que les dirigeants de FedEx ont à dire pour percevoir des signes de reprise.

 

Quelle erreur les investisseurs ne doivent pas commettre?

C'est de ne pas être investi dans le marché boursier. Il faut y être. Et il ne faut surtout pas spéculer et essayer de faire du «market timing». Il ne faut pas tenter de deviner quel est le meilleur moment pour investir à la Bourse. Au mois de mars, personne ne voulait investir en Bourse et pourtant nous sommes en hausse de 30% aujourd'hui. Historiquement, les marchés boursiers montent en escalier et là on vient de monter une marche importante de l'escalier. Il y en aura d'autres. Si on est pas dans le marché, on peut rater ces hausses importantes et rapides des marchés boursiers.