Au terme d'une semaine qui les avait poussés vers le haut, les taux à long terme ont dégringolé hier, tant au Canada qu'aux États-Unis, à quelques jours de l'échéance du 1er juin.

«Le gouvernement fédéral paie des coupons le 1er juin et le 1er décembre, et cela correspond à des échéances, explique Benoît Durocher, vice-président exécutif et chef stratège économique d'Addenda Capital. Les indices obligataires s'en trouvent affectés, car des obligations à échéance au 1er juin 2010 ne sont plus considérées comme des obligations dans leur dernière année de validité et sortent de l'indice.»

«Si on enlève des titres de courte échéance, ça donne lieu à un rallongement de l'indice obligataire, poursuit M. Durocher. Ceux qui gèrent en fonction de l'indice doivent acheter des titres de plus long terme pour rallonger l'échéance moyenne de leur portefeuille.»

Cela crée donc une «demande circonstancielle» pour les titres de long terme et pousse les taux à la baisse.

Plus tôt dans la semaine, les taux à long terme avaient poursuivi leur ascension des dernières semaines. Au sud de la frontière, « tout ce qui est libellé en dollar américain semble avoir moins la faveur qu'auparavant », observe Benoît Durocher, ce qui joue contre le marché.

Au Canada, l'annonce d'un déficit fédéral de 50 milliards (au lieu de 34) a soutenu les taux pendant une bonne partie de la semaine.

Et l'économie canadienne « pourrait profiter d'une conjoncture qui s'annonce plus favorable pour les produits de base, incluant le pétrole et le dollar », estime M. Durocher. Cela alimente les craintes inflationnistes et représente un facteur de hausse de taux.

Les obligations du Trésor américain de 30 ans ont terminé la semaine à 4,33%, en baisse de 5 points de base sur la semaine, après avoir clôturé à 4,63% mercredi. Les 30 ans canadiens se transigeaient à 3,99% à la fermeture hier, en faible hausse de 2 points sur cinq jours.