1 > Ce n'est pas gratuit, loin de là!

Acheter ou vendre des obligations, combien ça coûte? Même si les courtiers ne perçoivent pas une commission, ce n'est pas gratuit! Les frais sont camouflés à même le taux de rendement. Un peu comme pour les devises, les frais correspondent à l'écart entre le cours vendeur et le cours acheteur.

Heureusement, une nouvelle règle exigera plus de transparence de la part des courtiers. L'Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (ORCCVM) veut les obliger à obtenir pour leurs clients un «prix juste et raisonnable» sur les obligations, et à leur mentionner qu'ils ont perçu une rémunération pour l'opération.

 

2 > Pas de Bourse, peu d'info

Il n'y a pas de Bourse pour les obligations. Les titres se négocient sur un marché hors cote, en passant par une firme de courtage. Pour les particuliers, il n'y a pas de façon d'obtenir de l'information pure d'une source centralisée, ce qui complique les recherches et les comparaisons. Mais cela pourrait changer. À la fin d'avril, CanDeal a annoncé son intention de lancer CANMarket Data une plateforme qui sera la première source d'information indépendante, complète et exacte, sur les titres à revenus fixes. À suivre...

3 > Les tablettes sont dégarnies

Sur le marché secondaire, le choix d'obligations est limité. Les firmes de courtage achètent et vendent des obligations, pour leurs clients. Afin de minimiser leurs risques, elles ne conservent pas tout sur les tablettes. Les inventaires d'obligations sont très morcelés. D'une firme de courtage à l'autre, les obligations offertes peuvent être très différentes.

4 > Nouvelles émissions: mission impossible

Pour les petits investisseurs, il est difficile de mettre la main sur des obligations au moment de l'émission, surtout quand la demande est vive. Généralement, les courtiers les offrent en premier aux investisseurs institutionnels qui ont parfois eux-mêmes de la difficulté à obtenir la quantité désirée. Pour la clientèle de détail, il ne reste que les miettes, qui seront partagées entre les meilleurs clients.

5 > Les fonds d'obligations, minés par les frais

Beaucoup des particuliers optent pour les fonds d'obligations. «Ils se sont fait frapper la joue gauche avec les actions. Mais si l'économie repart, ils vont se faire frapper la joue droite», prédit Denis Preston, conseiller en gestion de risques.

En ce moment, l'indice obligataire canadien rapporte moins que 3,5%. Si le fonds prélève des frais de 2%, il reste à peine 1,5% de rendement potentiel. Un rendement qui pourrait être miné par une éventuelle remontée des taux d'intérêt.

«Dans le contexte actuel, les fonds d'obligations ne sont pas recommandables. Il y a des dépôts à terme qui assurent un rendement supérieur», dit M. Preston. Certaines banques virtuelles offrent plus de 3% pour un dépôt de 5 ans.

L'autre option, c'est de faire la roue, une stratégie simple pour battre les fonds à plates coutures, dit M. Preston. Il suffit de diviser son portefeuille en cinq, et d'acheter chaque année une obligation (gouvernementales ou municipales) de cinq ans qu'on conservera jusqu'à l'échéance. Chaque année, une série arrivera à échéance, ce qui procurera des liquidités en cas de besoin. Sinon, on la renouvellera pour cinq ans de plus.

6 > Obligations de sociétés: il faut miser sur plusieurs chevaux

En ce moment, les investisseurs veulent acheter des obligations de sociétés qui sont plus payantes, mais aussi plus risquées. La diversification est cruciale, si on ne veut pas se retrouver à l'hippodrome. «Si on mise sur un seul cheval, il y a une possibilité qu'il arrive premier, mais il y a un risque qu'il ne se rende pas jusqu'au fil d'arrivée», rappelle Benoît Durocher, d'Addenda Capital.

7 > Le fisc vous attend au détour

Il faut faire attention à l'impôt, car présentement quand on achète des obligations sur le marché secondaire, on les achète à prime, indique M. Preston.

Par exemple, une obligation émise 100$ portant intérêt à 5%, se négocie au-dessus de sa valeur nominale, puisque les taux d'intérêt ont baissé. Vous l'achetez donc à prime (disons à 110$). Vous recevrez des intérêts de 5% par an, qui seront pleinement imposés. Mais à l'échéance, vous récupérerez seulement 100$, ce qui déclenchera une perte en capital, que vous pourrez utiliser pour effacer l'impôt sur un gain en capital qui, lui, n'est imposé qu'à 50%. Et encore faut-il que vous ayez des gains en capital à effacer!

Pour M. Preston, «il ne faut pas acheter des obligations à prime, dans un compte hors REER. Ça coûte trop d'impôt, à court terme.»