«Le téléphone sonne beaucoup, lance Mélanie Laflamme, directrice du service des ventes chez Multi-Prêts Hypothèques. La baisse du taux préférentiel incite les gens à se demander s'ils doivent renouveler immédiatement ou attendre. Il faut toujours vérifier la pénalité. Ce n'est pas avantageux pour tout le monde. Souvent, les gens ne sont pas au courant de leur pénalité.»

Pas étonnant. Les pénalités varient selon les institutions et selon les contrats.

«Les contrats ne sont pas totalement uniformes, parce que ça dépend des produits, mais pour un terme cinq ans à taux fixes, on calcule le manque à gagner», donne en exemple Robert Bédard, gestionnaire de taux d'intérêts chez Desjardins.

 

C'est une des deux principales manières d'établir la pénalité : l'institution calcule combien le nouveau taux lui fera perdre en paiement d'intérêt jusqu'à l'échéance du terme. Pour un solde de 60 000 $ à deux ans de la fin du contrat, avec une différence de taux de 2 %, la pénalité sera approximativement de 2400 $.

L'autre méthode courante consiste à exiger trois mois d'intérêts calculés sur le solde hypothécaire. Pour un solde de 60 000 $ à un taux annuel de 6 %, la pénalité s'établira donc à 900 $.

La pénalité doit bien entendu être inférieure aux économies que procure le nouveau taux jusqu'à la fin du nouveau terme. «C'est du cas par cas, tout dépend où ils en sont rendus dans leur période», indique Robert Bédard.

Ne vous fatiguez pas, demandez à votre institution de faire le calcul. On peut avoir d'heureuses surprises. «Une dame de ma connaissance vient de renouveler son hypothèque à quatre ans de l'échéance, narre le planificateur financier François Morency. La pénalité n'était que de 600 $.»

 

Le renouvellement approcheLa date de votre renouvellement approche? «Il est important pour le consommateur de commencer à magasiner le plus tôt possible de façon à pouvoir prendre une décision au moment opportun, soit quatre mois avant l'échéance du prêt», avise Sylviane Desparois, agente de communication à l'Agence de consommation en matière financière du Canada. En effet, si on renégocie son prêt dans les derniers quatre mois du contrat courant, on évite généralement les pénalités. «Le client auquel il reste six mois avant la fin de son terme aura peut-être un moins bon taux que s'il vient nous voir quatre mois avant son échéance, explique Yvon Boucher, directeur de la succursale de Boucherville de BMO Banque de Montréal. On lui recommande d'attendre un peu.»

Évidemment, ce client n'aura pas droit à la même mansuétude s'il veut déménager ses pénates chez un concurrent. «S'il décide de renouveler avec une autre institution, il y aura un bris de contrat et donc une pénalité à payer, prévient Sylviane Desparois. Toutefois, comme il ne restera que quelques mois avant le terme du prêt, la pénalité sera généralement peu élevée. De plus, afin de s'assurer de conserver un nouveau client, la banque concurrente pourrait proposer au consommateur de payer sa pénalité.»

Il sera peut-être plus avantageux de demeurer avec son institution actuelle et de demander un taux pondéré. L'institution calculera alors un taux mitoyen entre le taux actuel et le nouveau taux, qui courra jusqu'à la fin du nouveau contrat.

Faites calculer différents scénarios, tant chez votre institution actuelle que chez les concurrents. «Plus vous en savez, meilleur sera votre pouvoir de négociation, conclut Sylviane Desparois. N'acceptez pas la première offre.»