Deux jours après avoir abaissé son taux d'intérêt à son niveau plancher, et avoir annoncé qu'elle le maintiendrait à ce niveau jusqu'en juin 2010, la Banque du Canada devait annoncer jeudi le cadre de sa politique d'assouplissement quantitatif.

Mais la banque centrale «n'a pas été tellement précise sur les modalités d'application», observe Benoît Durocher, vice-président exécutif et chef stratège économique d'Addenda Capital

 

«Pour le marché obligataire, cela reste quand même incertain, ajoute M. Durocher. Ce n'est pas clair que la Banque va agir dans le sens de l'assouplissement quantitatif, mais ça veut dire qu'elle est prête à le faire. Quoique cela ne représente pas grand-chose de nouveau.»

La Banque du Canada a néanmoins revu à la baisse ses prévisions pour l'économie, tout comme le taux de potentiel de croissance.

Avec la baisse du taux directeur, les taux canadiens de court terme ont diminué pendant la semaine. Les taux des obligations fédérales de deux ans ont baissé de 17 points de base, pour clôturer à 0,99% hier.

Les taux à long terme demeurent relativement élevés, avec des titres 30 ans s'échangeant à 3,76%, en hausse d'un seul point de base.

Le test des banques américaines

Les investisseurs du marché obligataire américain auront un oeil dans les prochains jours sur les tests de solidité financière des banques américaines, dont les critères ont été dévoilés hier, mais dont les résultats ne seront connus que le 4 mai. Une banque qui échoue ce test pourrait se voir imposer une recapitalisation.

«Si on voit que la santé des banques est très fragile, la reprise du crédit et de l'économie sera retardée, note M. Durocher. Dans un tel cas, les craintes de l'inflation deviennent secondaires, et il pourrait y avoir un rabaissement des taux. Mais à plus long terme, le gouvernement devra émettre de la dette pour financer ses activités.»