Est-ce que les investisseurs sont à nouveau tentés par le risque? Toujours est-il que les écarts de rendement des obligations provinciales ont diminué moins fortement, en termes relatifs, par rapport à ceux des obligations de sociétés.

C'est peut-être là un signe que «les investisseurs commencent à retrouver un certain appétit du risque», note Benoît Durocher, vice-président-directeur et chef stratège économique d'Addenda Capital. Même si l'appétit pour le risque a déjà été beaucoup plus grand, nuance-t-il.

 

Rappelons que les écarts de rendement des provinces et des sociétés sont mesurés par rapport aux obligations de référence du gouvernement fédéral.

Ces écarts constituent en quelque sorte une «prime de risque», considérant qu'une obligation de province (qui ne peut imprimer de l'argent) ou de société (qui peut faire faillite) est moins sûre qu'une obligation fédérale. L'écart sera généralement plus grand du côté des obligations de sociétés, considérées comme plus risquées.

Or, cette prime de risque (le taux offert) a diminué davantage, en termes relatifs, dans le cas des obligations de sociétés. Des investisseurs acceptent donc de payer un prix un peu plus élevé pour les obligations de société.

«C'est toujours attrayant pour les investisseurs, mais ce l'est peut-être moins qu'il y a un mois, quand l'écart était encore plus grand», observe M. Durocher, en rappelant que l'attrait est toujours évalué en fonction du risque.

L'Alberta en déficit

Par ailleurs, les investisseurs obligataires auront remarqué le retour de l'Alberta en zone déficitaire.

C'est un signal de plus que les besoins de financement seront grands, tant dans les provinces qu'au fédéral. D'autant plus que les besoins de financement de la seule Ontario (nouvelle dette et refinancement) atteignent au moins 30 milliards. Avec comme résultat une pression à la hausse sur les taux.