La pression à la hausse sur les taux obligataires sera atténuée par une demande intérieure de plus en plus forte pour les obligations du Trésor américain, soutient Michael Gregory, de BMO Marchés des capitaux, dans une note publiée la semaine dernière.

C'est la raison pour laquelle l'économiste «a appris à ne plus s'en faire et à aimer l'obligation (Bond)», allusion au titre du film de Stanley Kubrick, Docteur Folamour ou: Comment j'ai appris à ne plus m'en faire et à aimer la bombe.

 

Selon M. Gregory, le taux d'épargne des Américains devrait augmenter sensiblement pour revenir à des niveaux enregistrés au milieu des années 90, soit autour de 6,5%. Cela devrait résulter en un nouveau flot d'épargne de l'ordre de 650 milliards par année, dont une partie sera consacrée à l'achat d'obligations du Trésor, estime l'économiste.

Les banques vont également acheter de plus en plus d'obligations du Trésor. «Actuellement, les banques américaines détiennent environ 10% de leurs actifs dans des obligations gouvernementales, observe Michael Gregory. Ce n'est pas seulement sous la norme, mais à la suite de récessions, cette portion tend à augmenter.»

Enfin, les investisseurs qui recherchent des placements à dividendes - durement frappés par la crise boursière - voudront sans doute profiter au moins un peu des «bénéfices des bonnes vieilles obligations».

Certes, les actions de monétisation de la Fed, qui achèteront pour 300 milliards d'obligations dans les six prochains mois, représentent un risque inflationniste. Et les investisseurs étrangers achèteront probablement moins d'obligations américaines dans le futur (avec tout le choix qui s'offrira à eux).

Mais avec des craintes inflationnistes peut-être non fondées et une demande intérieure en croissance, «le résultat net ne sera pas une route directe vers des taux nettement plus hauts, soutient M. Gregory. Il reste encore un peu d'amour pour les obligations.»