Le signal de détresse d'investisseurs prêts à tout vendre, constitue souvent un signal d'achat pour les contrarian, des investisseurs qui vont toujours à contresens.

Au début de mars, le pessimisme des investisseurs a grimpé à un sommet historique, alors que les Bourses tombaient à des planchers jamais atteints en une décennie, souligne Pierre Lapointe, stratège à la Financière Banque Nationale.

 

Plus de 70% des répondants sondés l'American Association of Individuals Investors ont admis avoir un sentiment négatif sur la Bourse. Un record.

«Du côté positif, cet indice est perçu comme un indicateur contraire. Les creux de la Bourse ont souvent coïncidé avec une flambée du pessimisme», indique M. Lapointe.

Par exemple, les investisseurs broyaient du noir, au début des années 90. «Le consommateur avait mené l'économie en récession. Le crédit était difficile à obtenir. Les investisseurs préféraient stationner leurs épargnes dans des fonds de marchés monétaires», rappelle M. Lapointe. Puis, la Bourse a connu une fabuleuse décennie.

L'histoire semble se répéter. Présentement, 40% des épargnes confiées à l'industrie des fonds communs aux États-Unis, sont stationnées dans des fonds de marchés monétaires, des placements pratiquement sans risque, mais sans potentiel de rendement.

Il s'agit d'un sommet depuis 17 ans, soit depuis la récession des années 90, alors que le pourcentage avait atteint 48%, selon l'Investment Company Institute (ICI).

Les ventes de fonds d'actions sont aussi considérées comme un bon indicateur contraire. Les marchés boursiers rebondissent souvent après des périodes de retraits dans les fonds d'actions, comme c'est le cas depuis un an, ajoute Mal Spooner, président de la famille de fonds Mavrix, un investisseur contrarian.

Il y a quelques semaines, il a entendu un commentateur s'exclamer à la télévision: «Qui serait assez fou pour acheter des actions par les temps qui courent?» Voilà un signe que tous ceux qui avaient à vendre l'ont probablement déjà fait.

«Très bientôt, les investisseurs seront fatigués de placer leur argent prudemment sans obtenir de rendement, prédit M. Spooner. C'est à ce moment-là que les achats reprendront.»

Le rebond de 9,4% cette semaine, lui donne raison, du moins à court terme. Reste à savoir s'il s'agit d'un autre faux départ, comme le rebond de 24% du 21 novembre au 6 janvier dernier.