Afin d'assurer «un apport continu en liquidités à l'appui du fonctionnement efficace des titres privés», la Banque du Canada a annoncé cette semaine la mise en place d'un mécanisme de prise en pension des titres privés.

Selon le communiqué de la banque centrale, le nouveau mécanisme inclura les obligations de sociétés bénéficiant d'une cote de crédit d'au moins A-.

 

«Il est actuellement difficile d'acheter et de vendre les obligations de sociétés, note Benoît Durocher, vice-président exécutif et chef stratège économique chez Addenda Capital. Présentement, le marché se tient loin de tout ce qui n'est pas une obligation de référence, soit une obligation émise par le gouvernement central.»

De fait, les écarts de rendement (ou la prime de risque) entre les obligations de sociétés et celles du gouvernement fédéral dépassent les 400 points dans certains cas.

La prise en pension est en quelque sorte un prêt sur garantie qui permet d'injecter des liquidités et de redonner confiance au marché.

Le temps des déficits

Au cours de la dernière semaine, la situation des obligations à long terme a encore reflété la venue d'obligations en masse sur le marché, souligne Benoît Durocher. Ce n'est pas étonnant, étant donné l'annonce du déficit de 1700 milliards aux États-Unis. Résultat: les prix baissent, les taux montent.

Au Canada, les déficits sont aussi à l'ordre du jour. Des économistes évoquent un déficit de 13 milliards en Ontario pour l'exercice 2009-2010, pendant que même l'Alberta doit inscrire 1,4 milliard à l'encre rouge dans son bilan 2008.

Par ailleurs, il faudra surveiller la réunion de la Banque du Canada, mardi. Le marché s'attend à une baisse du taux directeur entre 25 et 50 points de base, indique Benoît Durocher.