Avec deux salaires, les affaires vont bien dans votre ménage. Mais s'il fallait que l'un des deux conjoints perde son emploi, sauriez-vous faire face à la situation?

Le taux de chômage, qui était de 5, 8% il y a un an au Canada, est maintenant à 7, 2%. Au Québec, il est de 7, 7%. Plus de 200 000 emplois ont été supprimés au cours des trois derniers mois au pays. Le Québec en a perdu 25 800 en janvier. Et si vous perdiez le vôtre? Avez-vous un plan pour affronter la situation?

 

D'autant plus qu'avec deux salaires réguliers, on se crée des obligations financières et un train de vie qui peuvent nous amener en zone risquée. C'est du moins la thèse que défend une experte en faillite de l'Université Harvard, Elizabeth Warren, qui a écrit un livre sur le sujet, intitulé The Two-Income Trap.

Selon elle, les ménages qui ont deux salaires tendent à s'acheter une plus belle maison dans un meilleur quartier pour élever leurs enfants. Normal, direz-vous. Mais en augmentant leur niveau de vie au maximum, ces couples n'épargnent pas nécessairement plus que les personnes vivant seules, car avec deux revenus, leur niveau de confiance est plus élevé.

Si l'un des deux salaires vient à disparaître, ils courent à la catastrophe s'ils n'ont pas de marge de manoeuvre. Sans compter que le stress causé par les problèmes financiers peut peser sur la bonne entente dans le couple...

Mieux vaut prévenir que guérir

Il peut-être déprimant de réfléchir à un plan pour affronter le pire, mais il vaut mieux prévenir que guérir. Les experts s'entendent pour dire que tout le monde devrait avoir un fonds d'urgence couvrant de trois à six mois de dépenses. La taille de ce coussin varie en fonction de nos obligations, de nos dettes et de notre sécurité d'emploi.

Quelqu'un qui a un emploi stable et peu de dettes peut dormir tranquille avec un coussin de trois mois. Le travailleur dont le statut est plus précaire, ou qui travaille dans un domaine où il est plus difficile de se replacer, devrait prévoir un coussin plus important.

Si vous avez de la difficulté à vous discipliner pour accumuler cette somme, les retraits automatiques pourraient vous aider, d'autant plus qu'il est maintenant possible d'accumuler jusqu'à 5000$ d'épargne par année à l'abri de l'impôt grâce au CELI.

Pour vous aider à planifier vos besoins en cas d'urgence, il est bon d'avoir une idée des prestations d'assurance emploi que vous pourriez toucher. Normalement, ces prestations équivalent à 55% de votre revenu, pour une durée variant de 14 à 45 semaines, selon le nombre d'heures assurables accumulées et le taux de chômage dans la région où vous habitez.

Vous devez aussi savoir que le premier paiement pourrait prendre jusqu'à 28 jours avant d'arriver, et que le maximum assurable prévu est de 42 300$, ce qui représente un maximum de 447$ par semaine, avant impôts. Pourriez-vous vivre avec cette somme ou encore moins, pendant quelques mois? Si ce n'est pas le cas, il est grand temps de penser à votre fonds d'urgence!

La Presse a consulté plusieurs spécialistes et références pour vous aider à passer au travers sans perdre trop de plumes, si cela devait vous arriver.