Après avoir engrangé des profits record à son dernier exercice, Loto-Québec peut-elle encore améliorer ses résultats sans augmenter l’offre de jeu ?

Oui, dit son PDG, Jean-François Bergeron, qui voit deux façons de le faire : devenir plus efficace et continuer de couper l’herbe sous le pied du marché noir, notamment dans le jeu en ligne.

La société d’État rapporte des revenus qui frisent les 3 milliards et des profits de 1,6 milliard, en forte hausse comparativement à l’an dernier qui avait été marqué par la pandémie. Comparés à l’exercice prépandémique 2019-2020, les revenus sont quand même en hausse de 9,4 % et les profits ont augmenté de 18,2 %.

Ces résultats permettent à la société d’État de verser un dividende de 1,59 milliard au gouvernement québécois. « C’est 1,6 milliard que le marché noir n’a pas », souligne Jean-François Bergeron lors d’un entretien avec La Presse.

Il rappelle que Loto-Québec a été créée pour capter les revenus du jeu qui allaient au marché noir et que cette mission est toujours d’actualité alors que la bataille s’est transposée sur l’internet.

Sur le front du jeu en ligne, Loto-Québec estime avoir accaparé plus de 50 % des revenus du marché noir depuis 2010. « On vise entre 70 % et 80 % », dit son PDG, qui reconnaît qu’il sera impossible d’éliminer complètement le jeu illégal.

La société d’État estime avoir fait des progrès importants en convainquant les principaux diffuseurs de refuser la publicité des sites de jeu illégal. Ces publicités ont été bannies par Radio-Canada, Québecor et Bell Media, notamment, en échange de messages de Loto-Québec. « On concentre nos volumes d’achats publicitaires chez les diffuseurs qui collaborent avec nous », précise Jean-François Bergeron.

Moins de bureaux

Le télétravail permet à plusieurs entreprises de libérer des bureaux. C’est le cas de Loto-Québec, qui a réduit de 50 % ses besoins en espace à son siège social de Montréal, un immeuble dont elle est propriétaire. « On a été chanceux, parce qu’on peut relouer assez rapidement les espaces laissés vacants », dit le dirigeant.

La politique officielle de la société d’État en matière de télétravail prévoit que les employés doivent se présenter au bureau deux jours par semaine.

Par ailleurs, Loto-Québec a bon espoir de voir aboutir son projet de salon de jeux conçu avec le Groupe CH et qui s’installerait à proximité du Centre Bell, dans les locaux du restaurant Taverne Moderne.

La société d’État attend les résultats de l’analyse de la direction de la santé publique. « Il reste encore beaucoup de travail à faire », indique Jean-François Bergeron, qui estime que le projet permettrait d’améliorer et de moderniser l’offre de jeu à Montréal.

« On veut démontrer un nouveau concept, avec moins de machines et plus d’offre alimentaire, dit-il. La clientèle visée, c’est celle qui fréquente le Centre Bell. »

Loto-Québec prévoit l’élimination de 20 % des machines à sous sur le territoire montréalais, si ce projet se réalise.