Après 17 ans de rentabilité, une première acquisition en février dernier, l’entreprise montréalaise GSoft « est à la croisée des chemins et a le goût de se donner les moyens de ses ambitions », résume son PDG et cofondateur, Simon De Baene. Un investissement de 125 millions de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) annoncé ce mardi le lui permettra.

Il s’agit d’un premier partenariat pour GSoft avec la Caisse de dépôt et placement, note-t-il. « On a eu la chance, une chance qu’on s’est créée, d’avoir une bonne santé financière dès le jour 1. Aujourd’hui, on voit grand, on est dans un marché qui nous passionne, le monde du travail, et il a particulièrement changé dans les dernières années. »

Spécialisée dans les logiciels utilisés en entreprise comme Sharegate, Officevibe et, plus récemment, Talentscope, GSoft a essentiellement développé ses produits à l’interne. L’acquisition annoncée le 8 février dernier de Didacte, une entreprise de Québec qui a conçu un système de gestion de l’apprentissage en entreprise, était le premier exemple d’une nouvelle approche que l’on compte intensifier avec l’aide de la CDPQ.

« Oui, on arrive avec un chèque, mais ça vient surtout avec une expertise et un réseau, affirme Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe, Québec, à la CDPQ. On est présents dans 70 pays, on a des possibilités grâce à notre réseau de 5000 entreprises. Des fois, d’avoir la Caisse à tes côtés ouvre des portes, nécessairement ici, mais aussi ailleurs. »

PHOTO FOURNIE PAR LA CAISSE DE DÉPÔT

Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe, Québec, à la CDPQ

Contre des Cadillac

La Caisse apprécie « la stratégie claire » de l’équipe de direction de GSoft, soit un plan de croissance par acquisitions. « C’est le type d’entreprises québécoises qu’on veut appuyer », affirme-t-elle.

La pandémie et la popularité du télétravail ont donné un élan remarquable à l’entreprise montréalaise, qui a pratiquement doublé son nombre d’employés en un an et demi pour atteindre les 415. L’entreprise compte 16 000 clients répartis dans une centaine de pays, et son chiffre d’affaires annuel d’environ 100 millions US a crû de 30 % dans le dernier exercice financier.

Depuis la pandémie, l’expérience de travail est quasiment numérique à 100 %. Il y a des expériences à rebâtir complètement dans les organisations. Notre terrain de jeu, je le trouve assez énorme. Des idées de produits, on en a des tonnes ; des fois, il faut se calmer et en choisir.

Simon De Baene, PDG et cofondateur de GSoft

L’acquisition de Didacte était « une belle pratique » pour la suite des choses, résume-t-il, alors que de plus grosses transactions sont dans la ligne de mire de GSoft. « On regarde au Canada, aux États-Unis, on n’est pas fermés à l’Europe. […] Il y a de super beaux produits de belles compagnies bâties dans les dernières années, qui ont possiblement de la synergie avec les produits qu’on a chez nous. »

Pour M. De Baene, le mot-clé des produits offerts par GSoft est la simplicité. « C’est ce qui nous a permis de prendre notre envol. […]. On s’est battus contre des géants qui offraient la Cadillac avec tous les boutons possibles, GSoft a décidé de miser sur les quelques boutons essentiels qui sont les plus grands leviers de l’organisation. »

Dans une version précédente, Kim Thomassin, première vice-présidente et cheffe, Québec, indiquait que la Caisse était présente dans « 250 pays ». Elle est en fait présente dans 70, indique-t-on à la CDPQ.