Les profits de la Banque Laurentienne ont diminué de près de 20 % durant les mois de février, mars et avril, mais la rentabilité surpasse néanmoins les prévisions des analystes, alors que les activités de sa division Marchés des capitaux sont rationalisées.

Les profits trimestriels de la banque ont reculé de 17 %, à 49 millions. Les profits de l’institution financière avaient atteint 60 millions il y a un an.

Ajusté pour exclure certains éléments, le profit par action du trimestre terminé il y a un mois arrive à 1,16 $. Les analystes s’attendaient à 1,12 $ par action.

Les provisions pour pertes sur prêts augmentent à 16,2 millions pour le trimestre. Elles s’élevaient à 13 millions un an plus tôt.

Le dividende trimestriel de la banque est par ailleurs relevé de 2 % pour passer à 47 cents par action.

Un élément positif important souligné par l’analyste Meny Grauman, de la Scotia, est l’augmentation des marges d’un trimestre à l’autre pour la première fois depuis le premier trimestre de l’exercice 2022.

Un bon trimestre dans l’ensemble à première vue avec un chiffre d’affaires en hausse et des signes de contrôle des dépenses qui pourraient encore s’améliorer avec la réduction de la taille du secteur marchés de capitaux de la banque après le trimestre.

Mike Rizvanovic, analyste de la firme Keefe, Bruyette & Woods

Réorganisation

Dans le but notamment de concentrer ses efforts sur ses « spécialisations » et en raison de la « conjoncture financière défavorable », la direction de la Laurentienne rationalise ses activités de marchés des capitaux.

« Cette décision s’inscrit dans notre engagement à mener des activités ciblées et concertées dans des domaines essentiels, s’harmonisant avec le reste des activités de la banque », souligne la direction.

Une charge de restructuration d’environ 6 millions de dollars doit être inscrite dans les prochains résultats trimestriels. La banque prévoit que cette décision générera des économies récurrentes de près de 5 millions par année.

La direction soutient que la réorganisation touche « moins de 20 postes » et que les emplois visés sont répartis également au Québec et en Ontario.

La banque réduit ainsi ses activités de vente, de négociation et de recherche en valeurs mobilières et précise conserver ses capacités en gestion des capitaux propres, en conseils, et en fusions et acquisitions.

La division Marchés des capitaux est un des trois secteurs d’activités de la banque avec les services bancaires aux particuliers et les services aux entreprises.

La PDG Rania Llewellyn a expliqué en conférence téléphonique que la rationalisation annoncée n’a aucun impact sur les revenus. « Nous allons continuer de nous concentrer sur nos forces. Advenant que les conditions changent dans le marché et que nous voyons des opportunités pour croître à nouveau dans les domaines où nous pouvons rivaliser pour gagner, nous allons agir en conséquence. »

Elle ajoute que la réorganisation frappe les domaines qui connaissent un ralentissement « significatif ».

« En dépit de cette initiative en matière de coûts, la Laurentienne s’attend à ce que les dépenses globales demeurent à leur niveau actuel en raison de l’inflation au niveau des salaires et des dépenses liées à la technologie », souligne l’analyste Gabriel Dechaine, de la Banque Nationale.

L’action de la Banque Laurentienne s’est appréciée de 4,5 % jeudi pour clôturer à 31,94 $ à la Bourse de Toronto.