(Charleston) Boeing préfère se concentrer sur ses avions en cours de certification, sur la stabilisation de sa chaîne d’approvisionnement et attendre la maturation de nouvelles technologies avant de lancer un tout nouvel aéronef, a indiqué son patron Dave Calhoun.

« Il faut être patient, il faut que tout s’aligne », a relevé le responsable à l’occasion d’une rencontre avec la presse sur le site de l’usine de Charleston, en Caroline du Sud, organisée ces derniers jours en préparation du salon de l’aéronautique du Bourget fin juin.

Le constructeur travaille actuellement sur des technologies de diverses natures, depuis les matériaux composites jusqu’à l’autonomie. « Il y a beaucoup de travail préparatif en cours, beaucoup de tests, afin de s’assurer qu’elles sont suffisamment matures si on décide de les inclure », a-t-il déclaré.

Boeing a par ailleurs déjà trois avions de transport de passagers en cours de certification, la version la plus courte de son avion-vedette 737 MAX, le 737-7, et la version la plus longue, le 737-10, ainsi que son nouveau long-courrier, le 777X.

C’est un travail énorme et d’importance de mener à bien ces certifications.

Dave Calhoun, PDG de Boeing

À ce propos, le responsable des programmes en développement, Mike Fleming, a estimé mercredi que la certification du 737-7 prenait « plus de temps » que ce qu’il avait anticipé.

« La quantité de documentation que nous présentons [au régulateur] sur ces avions est beaucoup plus importante que celle que nous devions produire par le passé », a-t-il relevé en soulignant qu’il espérait toujours le feu vert des autorités d’ici la fin de l’année.

Quant au 737-10, Boeing espère que le régulateur de l’aviation donnera son approbation pour la phase de vols d’essai « dans le courant de l’année ».

Problèmes d’approvisionnement

Pour expliquer l’absence de volonté de lancer rapidement un nouveau programme, Dave Calhoun a aussi mis en avant l’état de la chaîne d’approvisionnement après la pandémie, de nombreux fournisseurs peinant notamment à recruter.

« De nombreux fournisseurs ne produisent qu’une pièce, et ils sont les seuls à produire cette pièce. Quand ils font des erreurs, ou quand ils n’arrivent pas à répondre aux cadences, on en pâtit […]. Mais on ne peut pas se fâcher contre eux, les dénoncer dans la presse, on doit travailler avec eux », a relevé le patron de Boeing.

Alors que le constructeur a récemment dû faire face à des problèmes de qualité sur des pièces fournies par Spirit Aerosystems pour le 737 MAX, le responsable a assuré n’avoir « pas envie » d’acquérir son fournisseur pour régler les problèmes.

« Bien sûr que nous sommes déçus à l’apparition de tout nouveau problème limitant nos cadences, [mais] je pense qu’on s’en sortira en laissant les ingénieurs collaborer », a-t-il avancé.