Une entreprise phare de la région du Bas-Saint-Laurent est dans la tourmente financière : la Distillerie du St. Laurent vient de faire une proposition à ses créanciers. La valeur des dettes accumulées dépasse les 13 millions de dollars.

La Distillerie du St. Laurent est reconnue pour ses gins, qui sont en vente dans le réseau de la Société des alcools du Québec (SAQ), mais aussi pour ses magnifiques installations de Pointe-au-Père, à Rimouski, une création de l’architecte Pierre Thibault. Ces nouveaux locaux, y compris les espaces de production et les chais, ont été inaugurés l’année dernière. La réalisation de ce projet est évaluée à 11,5 millions de dollars. La nouvelle maison de la Distillerie comporte une spectaculaire salle de dégustation qui donne sur le fleuve.

Le journal local Le Soir cite parmi les principaux créanciers Investissement Québec, Desjardins Capital de risque, Développement économique Canada, mais aussi l’entrepreneur de la région Marcel Charest, qui a réalisé les travaux de construction des nouveaux bâtiments.

La Distillerie du St. Laurent a été fondée en 2015 et a rapidement misé sur la régionalité pour se distinguer dans un océan de gin : celui de Rimouski allait être élaboré avec une algue venue directement du fleuve en face.

Depuis, l’entreprise a élargi son offre avec des whiskys, aussi faits avec des ingrédients locaux.

Avec ces nouvelles installations sont aussi venus un café bar et une terrasse pour les belles journées d’été. Pour le moment, l’établissement est toujours ouvert. Les propriétaires de la Distillerie ont préféré ne pas commenter la situation vendredi.

Une situation fragile

Cette mauvaise nouvelle survient dans un climat difficile pour les petites distilleries québécoises.

Dans un récent mémoire déposé dans le cadre des exercices prébudgétaires, l’Union québécoise des microdistilleries sonnait l’alarme : selon elle, le quart des distilleries artisanales du Québec prévoient de fermer au cours des prochains mois alors que les deux tiers sont déficitaires.

Les causes de cette fragilité sont multiples, mais on note la multiplication des microdistilleries locales, ce qui a créé une pression énorme sur le marché, du gin notamment.

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    Nombre de distilleries artisanales au Québec. Il y a cinq ans, il y en avait 12.
    Source : Union québécoise des microdistilleries du Québec