En dépit du contexte économique incertain, BRP continue de gagner des parts de marché et le fabricant de véhicules récréatifs entend poursuivre sur son erre d’aller.

La direction souligne que la demande pour ses produits demeure forte. Le PDG, José Boisjoli, parle d’un avenir prometteur. « Nous sommes bien positionnés pour générer une croissance solide dans les années à venir », a-t-il dit jeudi en marge de la présentation de la performance de fin d’exercice de BRP.

Si la sortie de nouveaux produits devrait aider BRP à attirer de nouveaux amateurs, José Boisjoli a présenté des statistiques pour justifier sa confiance et faire comprendre la position dans laquelle se trouve l’entreprise qu’il dirige.

« Nos produits sont dans une catégorie plus haut de gamme et attirent une clientèle plus fortunée, ce qui nous met à l’abri des fluctuations économiques », dit-il.

« Le revenu des ménages de nos clients est 35 % plus élevé aujourd’hui qu’avant la pandémie. C’est une statistique incroyable ! », ajoute-t-il. « De plus, 66 % de nos clients américains proviennent d’un ménage dont le revenu est supérieur à 100 000 $ par année. »

Il souligne que BRP est devenu dans la dernière année le manufacturier qui vend le plus de produits par concession en Amérique du Nord. « Nous sommes notamment passés devant nos concurrents japonais et américains. C’est le résultat de notre gamme de produits élargie. »

José Boisjoli affirme que devenir le meilleur fabricant de l’industrie pour les consommateurs et les concessionnaires était un de ses objectifs il y a près de 20 ans quand BRP est devenue indépendant après sa vente par Bombardier à des investisseurs comprenant Bain, la Caisse et des membres des familles Bombardier et Beaudoin. « Cet accomplissement est un grand moment de fierté. Je peux dire : mission accomplie », dit celui qui est PDG de BRP depuis 2003.

Le gestionnaire de 65 ans soutient ne pas être pour autant prêt à passer le flambeau. « Il y a plein de défis à relever. L’un d’eux est la transition énergétique », dit-il.

« L’industrie automobile passe à la vitesse grand V à l’électrification. C’est un peu plus complexe pour nous. Nos produits sont hors route pour une utilisation en forêt, dans les champs et sur l’eau ; des endroits sans accès à des recharges. Une partie de la clientèle passera à l’électrique, mais une partie restera avec des véhicules à combustion pour des raisons pratico-pratiques. »

Il fallait absolument demander à José Boisjoli si BRP souhaite acheter son concurrent québécois Taiga, aux prises avec d’importantes difficultés financières, ou y investir. « On ne l’a pas considéré », dit-il. « C’est une distraction parce qu’on a un plan et on suit notre plan », précise-t-il.

Il faut savoir que les deux entreprises utilisent des technologies différentes pour électrifier leurs produits.

« Nous développons nos propres technologies. On a maintenant 200 personnes à Valcourt affectées à l’électrification. Et nous en avons une centaine d’autres en Autriche. On vise à embaucher 75 personnes additionnelles à Valcourt cette année. On fonce à 100 milles à l’heure là-dedans. On fait nos affaires et, lorsqu'on entame un programme, il ne faut pas se laisser distraire », dit José Boisjoli.

BRP prévoit électrifier tous ses produits existants d’ici la fin de 2026, en commençant par la motoneige.

Perspectives encourageantes

Le fabricant des motoneiges Ski-Doo et des motomarines Sea-Doo a terminé son exercice financier en force. Le bénéfice par action ajusté des mois de novembre, décembre et janvier a augmenté de 28 % à 3,85 $, alors que les analystes prévoyaient 3,73 $.

Les revenus du trimestre ont progressé de 31 % à un niveau record de 3 milliards. C’est davantage que les 2,98 milliards attendus par les investisseurs.

Pour l’exercice 2024 amorcé dans les dernières semaines, la direction de BRP dit s’attendre à ce que les revenus oscillent entre 10,9 et 11,2 milliards, en hausse de 9 à 12 % sur un an, et que les profits par action se situent entre 12,25 $ et 12,75 $, en hausse de 2 à 6 % par rapport à 2023.

Le consensus des analystes pour l’exercice 2024 se situait autour de revenus de 10,6 milliards avec un bénéfice par action de 12,42 $.

« Les résultats du quatrième trimestre reflètent une bonne exécution malgré les perturbations en cours, y compris les problèmes liés à la chaîne d’approvisionnement [qui selon la direction se normalisent progressivement] et les coûts de production plus élevés », commente l’analyste Sabahat Khan, de RBC.

Chez Desjardins, Benoit Poirier mentionne que les attentes étaient possiblement trop conservatrices entourant les perspectives des prochains mois étant donné les prévisions plus élevées que prévu affichées récemment par les pairs de BRP.