Le financement de la Banque Royale du Canada lié à l’expansion des combustibles fossiles a bondi de 45 % l’an dernier, pour atteindre son plus haut niveau depuis la conclusion de l’accord de Paris sur le climat en 2015, montrent les données d’un groupe environnemental.

Selon Stand.earth, le financement de la Banque Royale du Canada (RBC) pour des projets d’expansion et des entreprises travaillant à augmenter la production de pétrole et de gaz naturel a atteint 10,8 milliards US l’année dernière, une augmentation de 45 % par rapport à 2021. Cela va à l’encontre à la fois des conclusions du dernier rapport de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur le climat et des propres engagements climatiques de la RBC, a souligné le groupe.

Un rapport de l’ONU publié lundi a souligné l’urgence de prendre des mesures plus ambitieuses pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, tandis que l’Agence internationale de l’énergie a récemment fait valoir qu’aucun nouveau projet d’approvisionnement en combustibles fossiles ne devrait être construit pour donner au monde une chance de limiter le réchauffement à 1,5 °C.

Dans son plus récent rapport sur le climat publié plus tôt en mars, la RBC a indiqué que ses prêts et ses émissions financées reflétaient l’économie canadienne et qu’une approche équilibrée était nécessaire pour une transition énergétique ordonnée et inclusive.

Le rapport de la banque a montré que ses émissions globales financées pour l’industrie pétrolière et gazière avaient augmenté d’environ 23 % l’année dernière, par rapport à 2021, mais seulement après avoir considérablement révisé à la baisse le niveau de 2021 en raison, selon elle, d’une amélioration des données.

La RBC s’est engagée à atteindre la carboneutralité dans son financement d’ici 2050 et a fixé des objectifs intermédiaires pour 2030, mais Richard Brooks, de Stand.earth, affirme que les actions de financement de la banque vont à l’encontre de ces engagements.

« Cela devrait être une tendance à la baisse, mais nous voyons le contraire se produire », a assuré M. Brooks, directeur des finances climatiques du groupe.

Le plus récent rapport de l’ONU du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a également appelé à une augmentation du financement des solutions climatiques, ce que, selon lui, la RBC ne réussit pas à faire.

La banque s’est engagée à fournir 500 milliards en financement durable d’ici 2025, dont environ 85 milliards l’année dernière, mais M. Brooks a noté que la banque consacrait toujours environ 99 $ aux combustibles fossiles pour chaque dollar investi dans les énergies renouvelables.

« Nous avons besoin de tous nos outils dans notre coffre à outils pour être alignés sur cela, et nous avons certainement besoin que nos plus grandes banques soient alignées sur cela. Et en ce moment, notre plus grande banque, la Banque Royale du Canada, ne l’est pas. »