L’entreprise autrefois connue sous le nom de Stelia souhaite embaucher 200 employés

La demande pour l’A220 d’Airbus et le Global 7500 de Bombardier génère des retombées positives dans l’écosystème québécois. Une filiale de l’avionneur européen cherche 200 employés non seulement pour répondre aux besoins de ses clients, mais aussi pour s’assurer que ses propres fournisseurs soient capables de suivre le rythme.

Implantée à Mirabel depuis 2014, Stelia adopte désormais le nom Airbus Atlantic pour mieux refléter son intégration avec Airbus, son propriétaire. Le changement de dénomination sera officialisé ce vendredi et coïncide avec le déploiement d’une campagne de recrutement. Dans les Laurentides, quelque 600 salariés construisent la cabine de pilotage de l’A220 – l’ancienne C Series de Bombardier – et une partie du fuselage du jet d’affaires Global 7500 de la multinationale québécoise.

À l’instar de nombreuses entreprises dans l’industrie aéronautique québécoise, Airbus Atlantic a besoin de bras dans plusieurs sphères (administration, usine de production, gestion, etc.). Mais dans un contexte où les difficultés d’approvisionnement engendrent des ratés chez certains constructeurs d’aéronefs, quelques recrues auront le rôle d’« accompagner les fournisseurs » externes, explique le président-directeur général d’Airbus Atlantic, Cédric Gauthier, en entrevue avec La Presse.

« Comme fournisseur de premier rang, nous bénéficions d’une force de frappe, explique-t-il. On peut aider nos fournisseurs à mettre sur papier les défis auxquels ils font face pour ensuite les épauler et trouver des solutions pour améliorer les choses. Nous avons déjà envoyé des équipes pour les aider sur des dossiers spécifiques. »

La demande est vigoureuse à l’usine de Mirabel. On doit alimenter le programme A220 d’Airbus, en montée de cadence de production dans le but de produire mensuellement 14 appareils vers 2025, ainsi que celui du Global 7500 de Bombardier, qui livre de plus en plus d’exemplaires de ce jet privé à 75 millions US.

PHOTO FOURNIE PAR AIRBUS ATLANTIC

Cédric Gauthier, président-directeur général d’Airbus Atlantic

On ne pourra pas réaliser de croissance de production sans un réseau de fournisseurs qui nous accompagne de manière ponctuelle. Il faut les accompagner parce que notre propre santé en dépend.

Cédric Gauthier, président-directeur général d’Airbus Atlantic

Ouvert à plus de clients

Dans le monde, Airbus Atlantic – une entité créée en 2022 – agit également à titre de fournisseur pour des sociétés comme Dassault Aviation et Dassault.

En territoire québécois, le président-directeur général du groupe ne ferme pas la porte à la possibilité d’élargir le bassin de clients de l’usine de Mirabel. Il faudra d’abord répondre aux besoins d’Airbus et de Bombardier, prend-il soin d’ajouter.

Dans les deux prochaines années, nous nous concentrerons sur ces deux programmes [A220 et Global 7500]. Mais à long terme, oui, le site de Mirabel a fondamentalement la capacité pour travailler sur d’autres programmes. Nous avons la vocation d’être multiprogrammes et de servir plusieurs clients.

Cédric Gauthier

Il reste à voir si l’entreprise autrefois connue sous le nom de Stelia atteindra ses cibles de recrutement. Après les secousses provoquées par la pandémie de COVID-19, il y a des postes à pourvoir dans l’ensemble de la grappe aérospatiale. Airbus Canada avait annoncé en février dernier vouloir embaucher plus de 700 personnes cette année. Chez Bombardier, on souhaite pourvoir 400 postes. À cela s’ajoutent les besoins chez d’autres acteurs bien connus comme Pratt & Whitney Canada et d’autres fournisseurs.

Airbus Atlantic se retrouve donc à concurrencer son propriétaire.

« C’est quelque chose dont on a l’habitude, répond M. Gauthier, lorsque interrogé sur la question. On travaille en collaboration, par exemple en organisant des foires de l’emploi communes. Airbus a besoin qu’Airbus Atlantic soit capable de recruter. Sans fuselage, la montée en cadence ne peut pas s’effectuer. »

Selon Aéro Montréal, il y aura quelque 38 000 postes à pourvoir dans le secteur d’ici la fin de la décennie. Dans deux ans, il devrait y avoir une pénurie dans « plus de 30 catégories de postes », comme les machinistes et programmeurs, souligne l’organisation qui représente la grappe aérospatiale québécoise.

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    Nombre de pays où Airbus Atlantic est présente dans le monde
    Source : Airbus atlantic