(Londres) La branche britannique de la banque californienne en faillite Silicon Valley Bank (SVB) a été vendue au géant bancaire britannique HSBC pour une livre symbolique, d’après des communiqués simultanés du Trésor britannique, de la Banque d’Angleterre et de HSBC lundi.

La transaction, financée sur les « ressources existantes » de HSBC, a été orchestrée par la Banque d’Angleterre, en coordination avec le Trésor et les autorités de régulation bancaire et des marchés britanniques.

« Les clients de SVB UK pourront accéder à leurs dépôts et leurs services bancaires normalement à partir d’aujourd’hui », précise le Trésor dans sa déclaration.

À lire aussi : Les autorités se pressent de protéger les dépôts

Le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, a précisé que l’opération avait lieu « sans soutien du contribuable ».

« HSBC est la plus grosse banque d’Europe et les clients de SVB UK devraient se sentir rassurés par sa solidité », a-t-il ajouté.

Le ministre s’est félicité d’avoir « atteint une solution en si peu de temps », à l’issue d’un week-end de réunions et négociations, notamment avec le secteur de la technologie alors que de nombreuses sociétés de ce secteur étaient clientes de SVB et craignaient un assèchement brutal de leur trésorerie.

M. Hunt avait admis ce week-end un « risque sérieux » pour ce secteur.

Au 10 mars, SVB UK détenait des prêts d’un montant d’environ 5,5 milliards de livres et des dépôts d’environ 6,7 milliards de livres, d’après HSBC, qui indique que « les actifs et dettes des maisons mères de SVB UK sont exclus de la transaction ».

Les autorités américaines ont de leur côté annoncé dimanche une série de mesures pour rassurer particuliers et entreprises sur la solidité du système bancaire américain. Elles vont notamment garantir le retrait de l’intégralité des dépôts de la banque SVB en faillite.

Outre SVB, elles vont permettre l’accès à tous les dépôts d’un autre établissement, Signature Bank, qui a été fermé d’office par le régulateur, à la surprise générale.

La Réserve fédérale (Fed) - la banque centrale américaine-s’est également engagée à prêter les fonds nécessaires à d’autres banques qui en auraient besoin pour honorer les demandes de retraits de leurs clients.

L’acquisition de SVB UK par HSBC « fait tout à fait sens d’un point de vue stratégique pour le Royaume-Uni. Il renforce notre banque commerciale et améliore notre capacité à servir les entreprises à forte croissance et innovantes, y compris dans la technologie et les biotechnologies, au Royaume-Uni et à l’international », s’est félicité Noel Quinn, directeur général de HSBC.

« Les chevaliers blancs arrivent à la rescousse après un week-end d’intenses négociations pour éviter un effet de contagion après la faillite de SVB, qui a envoyé une onde de choc dans les secteurs financier et technologique », a commenté Susannah Streeter, analyste de Hargreaves Lansdown.

Elle note par ailleurs que la cession de SVB à HSBC enlève une épine du pied de Downing Street en pleine semaine de présentation budgétaire -prévue mercredi.

« Un plan de sauvetage du secteur de la technologie n’aurait pas eu très bonne allure quand des millions de personnes se sont vues dire qu’il n’y avait pas beaucoup d’argent qui restait pour les aider dans une sévère crise du coût de la vie », a-t-elle ajouté.

HSBC perdait 2,97 % à 575 pence lundi vers 5 h (heure de l’Est) à la Bourse de Londres, dans un marché en baisse de 1,68 % 7618,43 points.