Dans un environnement financier frileux, la société de services de surveillance par satellites NorthStar Ciel & Terre a convaincu le fonds américain de capitaux privés Cartesian Capital de contribuer à titre d’investisseur principal à son dernier tour de financement de 47 millions.

Les fonds serviront à financer ses activités, l’année où NorthStar va lancer ses trois premiers satellites de surveillance.

Le service NorthStar se démarque par sa capacité à identifier des objets, même de très petite taille, flottant dans l’environnement spatial. Les services proposés par NorthStar permettent aux exploitants de satellites d’éviter les collisions dans l’espace.

« Cartesian reconnaît le potentiel transformationnel des services de prochaine génération de NorthStar pour l’économie spatiale », soutient, dans un communiqué, Beth Michelson, associée chez Cartesian. « L’approche unique de NorthStar dans la surveillance complète de l’espace est essentielle à la préservation des infrastructures spatiales », ajoute celle qui se joint au conseil d’administration de NorthStar en compagnie de son collègue Paul Pizzani.

« Dans un marché où il est difficile de lever des fonds, une société de capital-risque de New York, qui peut mettre son argent n’importe où, décide d’investir dans une société canadienne établie à Montréal proposant un service qui va aider à la durabilité de l’environnement dans l’espace. Je trouve ça très encourageant », dit, au téléphone, Stewart Bain, PDG et fondateur de l’heureuse élue.

  • Stewart Bain, PDG et fondateur de NorthStar

    PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

    Stewart Bain, PDG et fondateur de NorthStar

  • Rendu du satellite de NorthStar

    ILLUSTRATION FOURNIE PAR NORTHSTAR CIEL & TERRE

    Rendu du satellite de NorthStar

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NorthStar Ciel & Terre compte parmi ses investisseurs Charles Sirois et Rogers. Elle propose de déployer une constellation de satellites pour gérer le trafic dans l’espace, et de faire de Montréal « la tour de contrôle de l’espace ».

Ses satellites sont construits par Spire Global à Glasgow, en Écosse, qui les exploitera en son nom (selon le modèle « space-as-a-service »). « On paie pour le service de données », précise M. Bain. Leur lancement a été confié à Virgin Orbit, fondée par le célèbre entrepreneur Richard Branson.

Le gouvernement américain comme client, mais pas l’État canadien

Parmi les premiers clients confirmés de NorthStar se trouve le département du Commerce des États-Unis.

« Depuis quatre ans, dit M. Bain, on a appuyé le département du Commerce des États-Unis chaque trimestre afin de démontrer notre compétence pour intégrer les données provenant de plusieurs sources de senseurs dans le but de créer un modèle de ce qui se passe dans l’espace. »

En décembre 2022, on a signé un contrat avec le département du Commerce. Depuis, ça a accéléré l’intérêt des autres sociétés et gouvernements pour nos services.

Stewart Bain, PDG et fondateur de NorthStar

NorthStar, qui avait exprimé dans le passé le souhait de compter le gouvernement du Canada parmi ses premiers clients, n’est pas encore parvenu à lui faire signer un contrat.

Dernier tour de financement compris, l’entreprise a récolté 120 millions depuis sa fondation en 2012. Outre Cartesian et Telesystem Space, ses autres actionnaires sont notamment le Luxembourg Future Fund, Investissement Québec, le gouvernement du Luxembourg et le Fonds de développement du secteur spatial du Luxembourg SCSp. Celui-ci est financé par SES, important fournisseur de services de télécommunication par satellites et client potentiel de NorthStar.

Autre investisseur stratégique de NorthStar, Telespazio, coentreprise appartenant en partie à Thales, s’occupe aussi de démarcher des clients potentiels en Europe.

NorthStar emploie actuellement 55 personnes à son siège social de Montréal et 7 au total dans ses bureaux aux États-Unis et au Luxembourg. Environ 30 personnes s’ajouteront à l’effectif en 2023, avance M. Bain.