(Saint-Damase) Connue pour son granola et ses barres, Oatbox se lance dans la production d’une base de boisson d’avoine, un ingrédient essentiel qui lui permettra de commercialiser sa propre boisson.

« L’avoine a déjà dépassé le soya en termes de popularité », a lancé d’emblée Marc-Antoine Bovet, fondateur d’Oatbox, au cours d’une visite de l’usine, actuellement en rénovation, où seront produits la base et la boisson d’avoine de l’entreprise. Les installations, situées à Saint-Damase, près de Saint-Hyacinthe, seront prêtes à la fin de janvier. Les boissons d’avoine signées Oatbox arriveront dans les supermarchés en mars, en version barista pour mettre dans le café et également en formule originale. Coût total du projet : près de 10 millions de dollars. Le Mouvement Desjardins, le gouvernement du Québec et Développement économique Canada comptent parmi les partenaires financiers.

À l’instar d’Aliments Natura à Saint-Hyacinthe, Oatbox fabriquera à son tour la fameuse base, un ingrédient essentiel à la production d’une boisson d’avoine. Celle-ci pourra également être utilisée pour préparer des yogourts, crèmes glacées et fromages véganes. L’avoine livrée directement à l’usine proviendra essentiellement de l’Ouest canadien et éventuellement du Québec. Des régions comme le Saguenay–Lac-Saint-Jean et le Témiscamingue seraient propices à la culture de l’avoine. La populaire boisson quittera Saint-Damase dans des camions-citernes et sera emballée par une autre entreprise. Impossible pour le moment de connaître la capacité de production de l’usine. Oatbox se contente de parler de « plusieurs millions de litres ».

Pénurie

Les dirigeants d’Oatbox ont décidé de se lancer dans l’aventure lorsqu’ils ont constaté, après avoir multiplié les démarches pour trouver un manufacturier capable de leur fournir une base leur permettant de produire ensuite leur boisson d’avoine, qu’il était difficile de mettre la main sur le fameux ingrédient. Marc-Antoine Bovet parle littéralement d’une « pénurie ».

« Personne n’était capable de nous fournir, raconte M. Bovet au beau milieu d’une grande salle où les cuves servant à la production avaient été installées. Les entreprises qui en font — se trouvant principalement aux États-Unis et même en Europe — gardent leurs produits pour eux. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

De gauche à droite : David Lévesque Gendron, directeur des Finances d’Oatbox, Andres Vega, directeur des opérations, et Marc-Antoine Bovet, fondateur de l’entreprise

En fabriquant sa propre base d’avoine, Oatbox a aussi l’intention de fournir d’autres entreprises de l’est du Canada et du nord-est des États-Unis qui utilisent l’ingrédient pour préparer leurs produits, notamment du yogourt sans produit laitier.

« On règle le problème de beaucoup de gens, il ne faut pas que chaque entreprise qui veut développer des produits d’avoine se bâtisse une usine, souligne Marc-Antoine Bovet. Nous, on veut rendre l’avoine plus populaire. Tant les transformateurs alimentaires que les consommateurs bénéficieront d’un produit plus frais, puisque transformé localement et transporté sur de plus courtes distances. »

Oatbox a fait ses débuts en 2014 en vendant des gruaux et du granola en ligne. L’entreprise a ensuite fait le saut dans les supermarchés. La production de base d’avoine lui permettra d’élargir toute une gamme de produits.

« Cette nouvelle usine permettra à l’entreprise d’atteindre deux objectifs importants pour notre gouvernement : innover grâce au développement de produits et augmenter nos exportations. Le marché pour les produits à base d’avoine est en croissance, et Oatbox s’y démarque », a déclaré Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, dans un communiqué publié par l’entreprise ce lundi.

Rectificatif : Oatbox n'est pas la première à produire de la boisson d'avoine au Québec, contrairement à ce qui était affirmé dans la version originale de ce texte. Natura en fait depuis quelques mois.