La Banque Laurentienne ravive l’espoir avec sa performance de fin d’exercice. L’action de l’institution financière montréalaise a fait un bond de 6 % durant la dernière séance de la semaine pour clôturer à 33,34 $ vendredi à la Bourse de Toronto.

Il s’agit d’une variation d’un jour plutôt inhabituelle pour une institution bancaire à la Bourse. Le titre demeure cependant encore en baisse de 17 % depuis le début de l’année.

La Laurentienne continue par ailleurs de se démarquer avec un rendement du dividende qui s’élève à 5,7 %.

L’analyste Paul Holden, de la CIBC, considère que l’évaluation de l’action est fortement dépréciée par rapport à la moyenne du secteur bancaire canadien. Il ne recommande cependant pas pour autant de l’acheter. Ils étaient d’ailleurs encore seulement 2 analystes sur 13 à proposer l’achat vendredi matin.

L’action est également sous-évaluée par rapport à sa valeur comptable. La banque calcule que sa valeur comptable par action s’établissait à 58,02 $ en date du début novembre, en hausse par rapport à une valeur de 53,99 $ un an plus tôt.

Paul Holden estime que la Laurentienne continue de montrer une belle exécution stratégique.

La Banque Laurentienne a dégagé des profits nets ajustés de 57,8 millions pour les mois d’août, septembre et octobre, l’équivalent de 1,31 $ par action ou d’une hausse de 24 % sur un an. Les analystes s’attendaient à un profit par action de 1,28 $.

En écartant certains éléments qui sont appelés, selon lui, à se normaliser à court terme, Mike Rizvanovic juge que la performance dévoilée par la banque est relativement conforme aux attentes. « Mes prévisions pour le prochain exercice ne changent pas de façon significative », dit cet analyste de la firme Keefe, Bruyette & Woods.

C’est certainement une meilleure performance que celle du trimestre précédent et c’est ce qui aide l’action à récupérer un peu du terrain perdu en Bourse.

Mike Rizvanovic, analyste chez Keefe, Bruyette & Wood

Avant de suggérer le titre à ses clients, cet expert préfère attendre que la banque démontre qu’elle peut concurrencer efficacement les grandes institutions financières dans un secteur bancaire davantage numérisé. Il aimerait aussi voir la Laurentienne enregistrer une croissance soutenue au chapitre des dépôts.

La qualité des résultats lui semble moins impressionnante qu’elle en avait l’air au premier coup d’œil étant donné que les revenus sont moins importants que prévu en raison de la compression de la marge nette d’intérêt (diminution de 6 points de base sur un an) alors que le taux d’imposition effectif demeure « anormalement bas ».

Chez RBC, l’analyste Darko Mihelic s’est montré plus enjoué en parlant d’une banque qui tente de se « réinventer ». « Pas un mauvais trimestre pour une entreprise en redressement », souligne-t-il dans une note envoyée à ses clients.

Aux yeux de Meny Grauman, de la Scotia, la réduction des dépenses et le faible taux d’imposition effectif sont les deux éléments expliquant l’écart des résultats avec les prévisions des analystes. Les salaires et avantages du personnel ont diminué de 10 % par rapport au trimestre précédent.

Le revenu total du trimestre atteint 257,1 millions, en hausse de 3 % sur un an. C’est cependant moins élevé que les 265 millions attendus par les analystes.

Le taux d’imposition effectif s’est établi à 15 % au quatrième trimestre. Ce taux d’imposition effectif inférieur au taux prévu par la loi est attribuable à l’imposition réduite du résultat des établissements à l’étranger et des retombées positives des placements de la banque dans des valeurs mobilières canadiennes qui génèrent des revenus de dividendes non imposables.

Les provisions pour pertes sur créances s’élèvent à 17,8 millions au quatrième trimestre, une augmentation de 1,2 million comparativement aux provisions de 16,6 millions au trimestre précédent. L’augmentation est attribuable à une hausse des provisions sur les prêts dépréciés, contrebalancée en partie par les provisions plus basses sur les prêts productifs.

Comme attendu, le dividende trimestriel est bonifié de 2,2 % à 46 cents par action.

Les résultats de fin d’exercice il y a un an comprenaient des charges de dépréciation et de restructuration de 189,4 millions liées à l’examen stratégique des activités et à la dépréciation du secteur des services bancaires aux particuliers.

« Je suis ravie que nous ayons dépassé toutes nos cibles financières au cours de la première année de notre plan stratégique triennal », a déclaré la PDG Rania Llewellyn.